
LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE
La chronique de la semaine écoulée 29 09 25
Encore raté ! La date du 24 septembre 2025 n'aura pas été celle de la proclamation unilatérale de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
Si tant est que cette expression ait un sens puisque – malgré les espoirs des uns et les craintes des autres – l'indépendance ne peut, en aucun cas, être déclarée unilatéralement par un groupement politique.
Fut-ce par le nouveau FLNKS qui, pour le coup, marche sur les pas du FLNKS historique en fixant périodiquement une date ultime et illusoire. Cela dure depuis des décennies et ça marche toujours parce que, dans les deux camps, il y en a encore qui y croient, contre toute vraisemblance.
A tel point que le nouveau FLNKS et consorts annonce, dans sa déclaration unitaire du 24 septembre, un nouveau top chimérique. A les entendre "l'indépendance sera proclamée, dès que les conditions seront réunies, au plus tard avant la présidentielle de 2027." Ça leur laisse une certaine marge d'autant plus qu'il faut maintenant que les conditions soient réunies, ce qui autorise une souplesse dans le calendrier.
Tout cela est ridicule et le FLNKS CCAT n'en finit pas de se décrédibiliser même, ou surtout, quand il s'adjoint les coutumiers et l'EPKNC dans une espèce de salmigondis où l'on ne sait plus qui instrumentalise qui.
Mais le nouveau FLNKS va peut-être devoir rendre des comptes et répondre de ses actions. Lors de son congrès extraordinaire du 9 août dernier, il a désavoué ses signataires, en rejetant Bougival et en réaffirmant, dans le même temps, sa volonté de conclure un accord politique d'ici le 24 septembre pour fixer une date effective d'accession à la pleine souveraineté.
Les négociateurs qu'ils ont débranchés, seraient en droit de leur demander ce qu'ils ont fait de leur mandat usurpé. Parce que c'est bien un coup d'Etat qui a eu lieu au FLNKS.
A ce titre, le congrès que l'union calédonienne réunira, comme tous les ans, à la mi-novembre, sera un enseignement important. L'actuel président, Emmanuel Tjibaou, sera-t-il reconduit, contre toute logique, après son désaveu ? Et sinon, qui l'UC CCAT portera-t-elle à sa tête ?
L'Etat, les partisans de la France, et aussi les indépendantistes de l'UNI, ont besoin d'interlocuteurs légitimes et clairement identifiés pour continuer à avancer. Tant que l'éclaircissement n'aura pas eu lieu, il est vain d'évoquer la négociation d'un complément d'accord que certains appellent de leur vœux. Le nouveau FLNKS ne veut pas d'un compromis global et, dans le contexte actuel, un complément d'accord porterait trop de risques de dénaturation alors qu'un fragile équilibre a été trouvé à Bougival.
Mais personne n'est dupe ! Bougival est fragilisé par le calendrier national même si le président du Sénat fait, de la Nouvelle-Calédonie, une priorité législative comme il l'a affirmé lors d'une émission de Public Sénat où il était notamment interrogé par le quotidien "La voix du caillou". Encore faut-il qu'il y ait un gouvernement et les calédoniens attendent, avec impatience, la constitution du gouvernement Lecornu qui relancera la machine parlementaire et permettra, dans un premier temps, le report des provinciales.
Et comment ne pas dire un mot sur le scandale médiatico-judiciaire de la condamnation à 5 ans de prison de Nicolas Sarkozy. Relaxé des faits de corruption, de recel, et de financement illégal dans "l’affaire libyenne", l'ancien président de la République a été condamné à cinq ans de prison pour... association de malfaiteurs.
Un terme qui interpelle et qui résonne curieusement en Nouvelle-Calédonie.
C'est l'un des chefs d'inculpation retenu contre Christian Tein.