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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée

Elizabeth Nouar
7 décembre 2025 à 23:01
"El magnifico" finit sa longue carrière sur une peine d'inéligibilité de 5 ans...

Et quelle semaine ! Elle aura débuté par l'arrivée, en catimini, des "facilitateurs".
Thierry Lataste, Rémy Bastille et Benoît Lombrière devaient consolider l'accord de Bougival en levant les ambiguïtés sur le texte et en apportant les éclaircissements et les ajustements nécessaires pour parvenir, avec l'ensemble des partenaires, à un accord consensuel sur l'avenir du territoire.
Ils sont repartis, en catimini aussi, et on peut penser qu'ils n'auront rempli aucun de leurs objectifs tant la situation est complexe et bloquée.

Sur les six groupes signataires de l'accord du 12 juillet, seuls les Loyalistes et le Rassemblement réclament le respect de l'esprit et de la lettre de Bougival.
Le FLNKS le rejette, l'UNI veut l'améliorer et Calédonie ensemble et l'Eveil océanien jouent les 3ème voies en réclamant la présence du FLNKS autour de la table pour modifier le texte.
On s'interroge sur la valeur que ces élus accordent à leur signature d'un document qui les engageaient à défendre le texte en l'état. 
Mais les facilitateurs n'ont pas été aidés, non plus, par le Parti socialiste qui leur a brutalement coupé l'herbe sous les pieds en demandant au gouvernement de suspendre la consultation anticipée sur l'accord de Bougival.

Le débat s'est en effet déplacé. On ne discute même plus du fond de l'accord mais de l'inversion de calendrier et le Parti socialiste emboite le pas au FLNKS pour dénoncer la décision du gouvernement de "mettre la charrue avant les bœufs". C’est-à-dire de consulter les calédoniens avant que le parlement ne se prononce et ne modifie la Constitution. 
Si tout le monde s'en mêle, ça va devenir inextricable si tant est que ça ne l'est pas déjà !

Mais avant même que les facilitateurs ne prennent l'avion – un peu dépités – voilà que Christian Tein débarquait, jeudi, à Tontouta. Le président du FLNKS - qui reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits - ne pouvait pas rater le congrès extraordinaire du FLNKS. 
Il a étrenné, en présentiel, la fonction à laquelle il a été nommé quand il était incarcéré à Mulhouse. Il a déclaré que "le FLNKS doit demeurer ce phare qui éclaire la trajectoire de notre peuple vers la pleine souveraineté." C'est beau comme de l'antique ! 
Mais il n'y a décidément rien de neuf dans l'attitude du nouveau FLNKS qui ne veut parler qu'avec l'Etat et que des modalités d’accession à la pleine souveraineté. 
Ça limite les échanges et ça ne fait pas avancer Bougival. 

La semaine s'est poursuivie avec une lettre du Premier ministre aux élus calédoniens. 
Ce sont les 5 piliers de Sébastien Lecornu qui propose un plan de relance à hauteur de 264 milliards CFP. Un pacte basé sur la réciprocité des engagements et sur la responsabilité partagée entre l'Etat et la Nouvelle-Calédonie. Un soutien massif de l'Etat au territoire suspendu, tout de même, à deux conditions : le vote du budget de l'Etat et le soutien du congrès à ce plan de relance. 
Dans les deux cas, ce n'est pas gagné ! On se souvient du refus du pacte nickel par les élus du congrès sous l'impulsion de Philippe Gomès qui avaient convaincu les élus indépendantistes de ne pas le voter.

Au moins, cette fois-ci, il ne devrait plus avoir cette influence puisqu'il ne siègera plus au congrès. "El magnifico" finit sa longue carrière sur une peine d'inéligibilité de 5 ans dont le conseil d'Etat vient de confirmer l'exécution provisoire.

Quelle semaine ! Avec des incertitudes angoissantes, des déceptions lourdes, des confirmations, et de très très bonnes nouvelles. 
Je vous laisse accoler ces qualificatifs, à votre guise, aux événements qui ont marqué ces derniers jours... 

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