Santé: le cri d'alerte des autorités sanitaires
La Nouvelle-Calédonie traverse une crise sanitaire d’une ampleur inédite. Depuis les émeutes de mai 2024, l’offre de soin du Territoire s’est drastiquement réduite. Il y a de quoi s'inquiéter selon les responsables du CHT.
La situation est très compliquée en raison des nombreux départs de personnel médical, alors que les besoins de la population augmentent. Depuis plusieurs semaines, les hôpitaux sont sous tension. Par manque d’infirmiers et d’infirmières, les établissements de santé ont dû faire le choix de fermer de nombreux lits. Le temps d’attente aux urgences s’allonge donc, allant même parfois jusqu’à plusieurs jours dans. Ajoutez à cela une épidémie de grippe avec un nombre de cas qui a doublé ces dernières semaines et vous obtenez une situation que le territoire n’avait encore jamais connu explique le docteur Thierry De Greslan, neurologue et président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHT.
Depuis les émeutes, le système de santé a été fragilisé. Le territoire a perdu entre 35 et 40% de son offre de soin. Selon le Docteur Vincent Fardeau, médecin urgentiste au SAMU de Nouméa, cette crise va durer au-delà de 2025 et nécessite de s’adapter très rapidement car elle impacte directement la population. Particulièrement dans le Nord où la population a recours très régulièrement au SAMU qui est très souvent démuni souligne le docteur Vincent Fardeau.
Depuis fin octobre, le CHT compte chaque jour entre 160 et 180 passages aux urgences alors qu’en temps normal, 130 sont comptabilisés. Le personnel de santé ne peut plus faire face et c’est un véritable appel à l’aide que réclame le docteur Thierry De Greslan. Avec le nouveau Gouvernement en place, il espère pouvoir trouver rapidement des solutions durables. Plusieurs solutions sont avancées : par exemple faire appel à des infirmiers libéraux pour des contrats à court terme ou encore explorer un partenariat avec l’armée pour renforcer les équipes paramédicales. Une réunion doit d’ailleurs avoir lieu aujourd’hui entre les équipes médicales du CHT et de la DASS pour évoquer ces possibles stratégies.