Passe d'armes à l'Assemblée nationale
"La consultation anticipée des calédoniens c'est la voie de la démocratie" répond Naïma Moutchou au député Tjibaou qui accuse l'Etat de mettre la charrue avant les bœufs.

Le ton est monté, à l'Assemblée nationale, entre le député Emmanuel Tjibaou et la ministre des outremer, lors de la séance des questions au gouvernement.
Le député de la seconde circonscription a accusé l'Etat de vouloir passer en force avec la consultation anticipée des calédoniens et Naïma Moutchou n'a pas apprécié cette mise en cause.
Le député de la seconde circonscription a interpellé la ministre des outremer sur la stratégie de l'Etat en Nouvelle-Calédonie. Il met notamment en cause l'organisation d'une consultation citoyenne anticipée sur l'accord de Bougival, dès le 15 mars, c’est-à-dire le jour du premier tour des élections municipales, et il reproche à l'Etat de mettre la charrue avant les bœufs et d'organiser une négociation au forceps"
On relève que le député Emmanuel Tjibaou prend quelque liberté avec la réalité, concernant la commission qui devait donner un avis sur l'organisation de la consultation.
Le groupe UNI a choisi de ne pas y participer, le groupe UC-FLNKS a voté contre, les élus Calédonie ensemble et Eveil océanien ont réservé leur vote pour la séance publique et, finalement, la commission a émis, à la majorité, un avis favorable avec les voix des Loyalistes et du Rassemblement.
Mais dans sa réponse, la ministre des Outre-mer a d'abord réfuté l'expression de "négociation au forceps" pour la consultation anticipée.
La ministre des Outre-mer, manifestement irritée par le procès qui lui est fait par le député Tjibaou, explique que c'est aux forces politiques calédoniennes de prendre leurs responsabilités.
Un échange un peu tendu à l'Assemblée nationale alors qu'à Paris toujours, le Parti socialiste demande au gouvernement de "suspendre" la consultation citoyenne sur l'accord de Bougival. Il juge que cette initiative témoigne "de l'absence de consensus réel" sur l'accord signé le 12 juillet.
Dans un communiqué, il indique que le Parlement a entériné le report des élections provinciales pour laisser aux forces politiques locales le temps de conclure un accord sur l'avenir institutionnel du territoire.
Pour lui, la consultation anticipée sur l’accord de Bougival, envisagée par le gouvernement, est en rupture avec l'esprit et la lettre de la loi organique qui a été adoptée.
En organisant une consultation anticipée, "le gouvernement place la charrue avant les bœufs" et "saborde le projet de loi constitutionnelle, déposé au Sénat en octobre", poursuit le Parti socialiste qui appelle à "revenir à une démarche de dialogue et de construction consensuelle".
Il estime également que tenir la consultation en même temps que les élections municipales "risque de désorienter les électeurs" et "d’engendrer des difficultés logistiques majeures".


