Manuel Valls dresse le bilan de sa visite en Nouvelle-Calédonie
Après une semaine sur le territoire, beaucoup de déplacements et de rencontres, et de nombreuses heures de discussions et d'échanges avec les délégations politiques calédoniennes, Manuel Valls a quitté la Nouvelle-Calédonie hier soir.

Quelques heures avant de prendre l'avion, Manuel Valls a dressé face à la presse un bilan de cette visite et il a rendu public un document de 11 pages qui synthétise les orientations présentées par le gouvernement pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Il s'agit d'un document de travail, et le ministre des outremers qui reviendra dans le courant du mois de mars, souhaite que chacun s'en empare et qu'il suscite la discussion et le débat.
Le préambule, rappelle la méthode choisie et souligne la nécessité de trouver un accord, en affirmant qu'il faut bâtir un compromis politique.
Le document souligne ensuite que les échanges de cette semaine ont permis de progresser dans la compréhension des aspirations de chacun, de commencer à dénouer progressivement le nœud gordien calédonien et à commencer à tisser les fils d’un nouveau canevas pour la Nouvelle-Calédonie.
Il rappelle les principes qu'avait énoncés Manuel Valls, dont les résultats des trois référendums, la sécurité, la démocratie et l'Etat de droit, mais aussi le droit inaliénable à l'autodétermination ou l'achèvement du processus de décolonisation.
Il souligne aussi l'émergence de points structurants et notamment la nécessité d’une période de stabilisation pour bâtir un avenir durable ou encore le refus d’un processus qui mène à des "couperets" ou la priorité absolue que constitue la jeunesse.
Ce document fait ensuite la synthèse des échanges qui ont eu lieu sur les trois thèmes retenus par le ministre des outremers :
- Le lien avec la France et l’autodétermination
- La citoyenneté calédonienne et le corps électoral
- La gouvernance et les institutions calédoniennes avec un point particulier sur le rôle des provinces
Des discussions mais pas de négociations
Le document de travail détaille donc chacune des hypothèses émises sur chacun des thèmes à l'occasion des échanges qui se sont déroulés cette semaine. C'est le point sur les positions de chacune des délégations politiques sur l'autodétermination, le partage des compétences, la citoyenneté. Sont aussi traitées les hypothèses évoquées en matière d'accès au cors électoral ou les hypothèses évoquées sur les compétences des provinces, sur les clés de répartition entre provinces, sur la répartition des sièges au congrès, sur la composition et l'élection du gouvernement, sur les communes ou sur le sénat coutumier.
Un état des lieux des position, en quelque sorte. Une base de travail pour entrer en négociation d'ici quelques semaines.
Dans sa conclusion ce document de 11pages parle d'un élan qui a été donné et qui marque un chemin d’espérance pour la Nouvelle-Calédonie et les Calédoniens.
Un retour en Nouvelle-Calédonie au mois de mars
Manuel Valls doit revenir en Nouvelle-Calédonie, aux alentours du 22 ou du 23 mars et sans fixer de date butoir, le ministre des outremer souhaite avancer vers un accord.
Un accord dont il rappelle qu'il est indispensable, sinon, le pire et à craindre après ce qu'il appelle catastrophe du 13 mai. Il affirme que la France, l'Etat et le gouvernement sont là pour protéger les calédoniens, pour soutenir l'économie, pour travailler à une nouvelle stratégie nickel, mais aussi pour relancer le dialogue.
Pour Manuel Valls, une première étape a été franchie avec la participation de tous les groupes politiques aux discussions mais le plus difficile reste à venir et il appelle à la retenue et à la responsabilité de chacun. Il affirme également qu'il faut prendre le temps pour avancer et créer les conditions d'une confiance. Même s'il souhaite que ça se passe maintenant à un rythme assez rapide étant données l'échéance des provinciales prévues en fin d'année. Il affirme aussi qu'il va falloir être inventif et il invoque l'histoire de la Nouvelle-Calédonie qui est un miracle fragile qu'il convient de protéger.
Le ministre des outremers souligne, aussi, que l'accord politique doit s'accompagner nécessairement d'un projet de société.
Manuel Valls était accompagné du conseiller auprès du Premier ministre Éric Thiers. Ils ont quitté la Nouvelle-Calédonie hier soir et ils doivent revenir aux alentours des 22 ou 23 mars sur le territoire.
Ils reviendront – affirment-ils – avec des propositions.