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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 30 06 25

Elizabeth Nouar
29 juin 2025 à 23:23
L'immobilisme, voire l'inertie, du FLNKS qui – contre tout réalisme – ne veut parler que de pleine souveraineté, n'est pas propice à la recherche d'un consensus.

Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie, mais il ne faut sans doute pas attendre monts et merveilles du sommet sur la Nouvelle-Calédonie qui s'ouvre mardi à Paris.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! 
C'est bien que ce sommet se tienne, parce que l'on ne pouvait pas rester sur l'échec cauchemardesque de Déva et qu'il faut continuer à chercher une issue à l'impasse dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie.
C'est bien, aussi, que le Président de la République ait décidé de prendre la main sur le dossier parce que cela prouve que c'est une préoccupation au plus haut niveau de l'Etat.
C'est bien, enfin, parce que le projet d'indépendance association du ministre des outremers et sa position, par trop clivante, n'ont fait qu'aggraver la situation en rendant impossible tout consensus et que la Calédonie a besoin de réponses.

Mais une fois que l'on a dit ça, on est obligé de constater que – sauf miracle – les conditions ne sont pas réunies pour un accord. 
L'immobilisme, voire l'inertie, du FLNKS qui – contre tout réalisme – ne veut parler que de pleine souveraineté, n'est pas propice à la recherche d'un consensus. 
Et puis, Emmanuel Macron n'est pas un magicien et à moins qu'il n'ait, dans la manche, une solution providentielle, le projet nouveau qu'il appelle de ses vœux semble encore très hypothétique. 

Mais il faut avancer, pour ne pas désespérer, et c'est la raison pour laquelle, ces prochains jours, toute la Calédonie aura les yeux rivés sur la capitale où se déroulera ce sommet consacré à la Nouvelle-Calédonie auquel le Président de la République a tenu à associer l'ensemble des acteurs du territoire. 

L'ordre du jour et le format sont encore très incertains, à moins de vingt-quatre heures du début de l'événement, mais on sait que beaucoup, beaucoup de calédoniens ont fait le déplacement. Groupes politiques, maires, membres des chambres consulaires, responsables économiques, syndicaux, coutumiers... la liste est impressionnante et le chef de l'Etat a prévu deux volets. L'un, consacré aux sujets institutionnels qui sont majeurs – écrit-il – et l'autre, dédié aux enjeux économiques et sociétaux. C'est ce second volet qui devrait permettre des avancées. On peut notamment espérer que l'Etat prendra, à cette occasion, la mesure des besoins économiques et financiers de la Nouvelle-Calédonie et qu'un accord pourra être trouvé sur une aide substantielle qui permettrait de relancer la machine. 
L'autre sujet qui devra être tranché, et qui pourrait l'être, c'est celui des élections provinciales et, concomitamment, celui du corps électoral. Alors là, c'est la bouteille à l'encre mais c'est, chronologiquement, le plus urgent parce que le compte à rebours est enclenché si le scrutin doit avoir lieu avant le 30 novembre. 

Et voilà que le Conseil d'Etat rebat les cartes en transmettant, au Conseil constitutionnel, la Question Prioritaire de Constitutionnalité de l'association "un cœur, une voix". Plusieurs cas de figure sont possibles mais si jamais le Conseil Constitutionnel censurait le gel du corps électoral, ce serait un véritable coup de tonnerre. Il a, en outre trois mois pour rendre sa décision ce qui nous amène – petit clin d'œil du destin – au 24 septembre 2025.
En attendant cette question met la pression sur tous les acteurs et elle ajoute encore une inconnue au dossier calédonien mais elle peut, aussi, inciter à trouver, un petit accord sur le corps électoral. 
Quitte à laisser la recherche d'un grand accord à la prochaine mandature issue des provinciales. 
Le sommet de Paris n'apportera, sans doute pas, de réponse globale, mais il pourrait, au moins, permettre de débloquer en partie la situation. 
Au point où on en est, ce ne serait déjà pas si mal. 

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