LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE
La chronique de la semaine écoulée du 27 01 25
Le FLNKS ajoute le ridicule à la provocation.
La provocation, c'était la convocation de ce 44ème congrès – ou pseudo congrès – à Saint Louis, base arrière et cœur névralgique de la CCAT, empêchant de fait toute réunification du camp indépendantiste.
Le ridicule, c'est l'absence de discours d'ouverture, remplacé par la lecture d'une missive de Christian TEIN, envoyée depuis sa cellule de Mulhouse.
Franchement, il ne se trouvait personne, parmi les dirigeants des multiples partis qui forment le nouveau front, capable de s'adresser aux délégués, pour qu'il faille avoir recours à ce pitoyable artifice ?
D'autant que cette lettre, signée par le leader incarcéré, mais écrite par on ne sait qui, manque singulièrement de souffle et qu'elle enchaine les platitudes.
Elle répète que le FLNKS veut la pleine souveraineté et que c'est la seule chose dont il veut parler dans les prochaines discussions avec l’État, ce n'est pas franchement nouveau !
Un FLNKS qui se pose, en outre, comme seul interlocuteur, alors qu'il est, sous sa forme actuelle, largement contesté par la mouvance indépendantiste.
La seule nouveauté – si l'on peut dire – c'est le calendrier. Ils avaient tenté la déclaration unilatérale d'indépendance au 24 septembre 2024. Ils l'avaient repoussé d'un an, au 24 septembre 2025. On est maintenant sur une perspective plus floue, avant l'élection présidentielle de 2027. Tout cela n'est pas sérieux !
Comme d'ailleurs les rodomontades sur le rôle incontournable des Nations Unies, alors que, depuis trois ans, le FLNKS n'a trouvé aucun appui international dans sa contestation du 3ème référendum, si ce n'est celui de l'improbable Groupe Initiative Bakou du dictateur Aliev.
C'est lui qui est derrière la constitution du Front International de Décolonisation, le FID, dont le congrès constitutif s'est tenu, ces derniers jours, à Nouméa. Un événement relayé sur les réseaux sociaux de Bakou qui se vante que "le drapeau de l'Azerbaïdjan flotte de nouveau en Kanaky". Tout cela est pathétique !
Mais Paris ne s'y est pas trompé. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, et le ministre des outremer, Manuel Valls, sont immédiatement montés au créneau pour dénoncer ces opérations d'ingérence et de déstabilisation de l'Azerbaïdjan. Des condamnations relayées par plusieurs responsables politiques, ce qui traduit une réelle prise de conscience.
Et après bien des atermoiements, dus notamment à la crise politique nationale, l'Etat semble décidé à débloquer la situation en convoquant, enfin, des discussions à Paris. Avec, semble-t-il, la volonté d'aboutir, même si la date du 31 mars pour la signature d'un accord n'est plus forcément un totem.
Qui sera autour de la table ? Et dans quel état d'esprit ? Nous n'avons pas encore toutes les réponses. Mais il faut garder à l'esprit que les outrances du FLNKS CCAT ne sont pas partagées par tout le camp indépendantiste. Le PALIKA et l'UPM, réunis en formation UNI, ont la volonté de faire avancer les choses et, à l'intérieur de l'UC, tous ne sont pas aussi vindicatifs que ceux que l'on a entendus ce week-end.
Les partisans de la France veulent, eux aussi, que les choses avancent, avec la détermination de faire respecter le résultat des trois référendums d'autodétermination qui ont rejeté l'indépendance et inscrit l'avenir de la Calédonie dans la France.
Reste le cas de Roch Wamytan qui s'est encore signalé, à Saint Louis, par des propos d'anthologie. Il annonce "qu'il y aura encore des morts. Mais on va continuer, dit-il, parce que l'on vit une sorte d'esclavage". Comment qualifier de tels propos, inspirés à la fois par l'amertume et par la peur ?
Dérisoires, pathétiques ou ridicules ?
Mais heureusement pour lui, ça fait longtemps que le ridicule ne tue plus !