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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 23 06 25

Elizabeth Nouar
22 juin 2025 à 22:46
La seule création de cette génération de "calédologues" vieillissants, c'est le modèle délétère et dépassé d'indépendance association.

Manuel Valls peut être serein. 
Même si le Président de la République a repris en main le dossier calédonien, le ministre des outremers garde des soutiens indéfectibles en Nouvelle-Calédonie. 
Et même si son projet de souveraineté avec la France a été enterré par le conclave de Deva, il garde des supporters qui tentent désespérément de le sauver en se livrant à un véritable service après-vente. 

C'est d'abord l'UNI, mais on peut au moins lui accorder le bénéfice de la bonne foi. Le projet Valls, c'est son projet, celui d'une indépendance avec partenariat et elle a dû considérer comme une divine surprise qu'un représentant de l'Etat la reprenne à son compte et la mette sur la table comme si elle allait de soi.
L'UNI s'emballe donc et elle prend ses désirs pour des réalités en affirmant que les plus hautes autorités de l’Etat portent le projet d’une souveraineté partagée avec la France et qu’il s’agit bien du "projet nouveau" annoncé par Emmanuel Macron.
Faut-il répéter ici que – par définition – un projet nouveau n'est pas un projet ancien et que Manuel Valls, lui-même, a fait le constat de l'échec des discussions ouvertes sur son projet d'indépendance association ?
On ne sait pas ce que le chef de l'Etat a en tête mais son projet nouveau devra forcément être différent de celui de son ministre des outremers même s'il essaiera, peut-être, de ménager sa susceptibilité.

L'autre supporter du projet Valls, c'est Calédonie ensemble et, là non plus ce n'est pas une surprise tant le parti de Philippe Gomès nous a habitué à l'ambiguïté de ses positions. 
Calédonie ensemble veut parvenir à un consensus sur la base du projet Valls qu'elle qualifie de "projet singulier et innovant" qui a été mal compris. Elle propose l'instauration d'une période de stabilisation de 10 à 15 ans avant un référendum sur un projet d’avenir partagé. Et pour ne pas être en reste par rapport aux indépendantistes, elle propose son propre calendrier. Les négociations sur l'avenir institutionnel devront être conclusives au plus tard le 14 juillet 2025, et l’Accord global devra être signé officiellement le 24 septembre 2025. Que de symboles ! Et que d'imagination !

On relèvera, au passage, que Marine Le Pen a vraiment été injuste en dénonçant la paresse intellectuelle des responsables politiques calédoniens. Certains font, au contraire, assaut de créativité et de trouvailles insolites, même si c'est un peu pitoyable.
Parce que ce qui caractérise cette position, c'est le défaitisme face à la revendication indépendantiste. "Il faut savoir renoncer" affirment les dirigeants de Calédonie ensemble. 
Mais de là à renoncer à l'appartenance de la Calédonie à la France, ça fait peur ! 

D'autant plus que l'heure n'est pas au renoncement alors que la revendication indépendantiste est plus que jamais dans l'impasse. Sauf à vouloir céder à la violence, elle a été terrassée par l'insurrection de mai 2024. 
Qui peut accorder une crédibilité à la stratégie choisie par la CCAT ? 
Qui peut croire sérieusement, aujourd'hui, dans l'état où se trouve la Nouvelle-Calédonie que l'indépendance serait une solution ? Même les militants les plus aguerris doivent commencer à douter, alors que nous sommes plus que jamais dépendants de la France. 
Et puis, on est lassé des rodomontades des dirigeants indépendantistes, de leur rhétorique menaçante et de leurs tops successifs depuis plus de 40 ans. Leur revendication s'essouffle et elle a prouvé qu'elle est incapable de convaincre, au-delà du cercle identitaire. Leur stratégie patine et ils ne sont plus soutenus, à Paris, que par une génération, nourrie des mirages de la décolonisation, qui arrive en bout de course. 
La seule création de cette génération de "calédologues" vieillissants, c'est précisément, le modèle délétère et dépassé d'indépendance association. C'est tout ce qu'elle a réussi à produire !

Alors, il est temps de passer à autre chose et d'essayer, pour le coup, un projet nouveau. 

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