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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 20 10 25

Elizabeth Nouar
19 octobre 2025 à 22:56
Les révolutionnaires sont fatigués ! A moins qu'ils ne se sentent lâchés par leur base, ou qu'ils aient compris que le rapport de force n'est pas en leur faveur...

"Les mêmes causes produisent les mêmes effets" déclarent, bravaches, les membres de l'UC CCAT qui font un parallèle entre la loi constitutionnelle, qui devait modifier le corps électoral, et la loi organique qui doit reporter les élections provinciales.
Le point commun entre les deux textes, c'est qu'ils y sont opposés et ils ressortent leur vieille rengaine du passage en force en laissant entendre que – comme en mai 2024 – l'adoption du report des provinciales à juin 2026, pourrait provoquer une nouvelle flambée de violences. 
C'est ce que Christian Tein écrit, sans vergogne, aux parlementaires de la République française en leur demandant, solennellement, de rejeter la proposition de loi organique.

Soit dit en passant, il n'est pas très avisé, pour le président du FLNKS, de faire ainsi un lien avéré entre l'opposition à la loi constitutionnelle et le déchainement de violence de l'an dernier, tout en continuant à nier d'avoir joué un rôle clef dans les émeutes de mai 2024. Mais passons...
Quoi qu'il en soit, Christian Tein – qui a été autorisé à rentrer en Nouvelle-Calédonie mais qui a décidé de rester en métropole où il n'est pas si mal – n'aura pas été entendu par les sénateurs qui ont adopté la loi organique à une très large majorité.

Mai une partie des députés pourrait être sensible à ses arguments même si – dans l'ambiance survoltée de l'Assemblée nationale – c'est plutôt l'opposition à Emmanuel Macron qui incitera l'opposition à voter contre le report des provinciales. 
A ce titre, on s'interroge, sur l'attitude des députés du Rassemblement national qui pourraient joindre leurs voix à celles de La France Insoumise pour voter contre un texte essentiel dans la mise en œuvre de l'accord de Bougival.

Mais, même s'ils font les matamores, les menaces des responsables de l'UC CCAT ne convainquent pas. Et eux-mêmes n'ont pas l'air d'y croire ! 
Et d'ailleurs, la présence, à leur conférence de presse, des signataires désavoués de Bougival, traduit peut-être une évolution du rapport de force. Emmanuel Tjibaou et Roch Wamytan ne jouaient pas les va-t'en guerre. Loin s'en faut ! Ils expliquent, eux, que l'opposition au texte se fera dans la légalité, dans les hémicycles. Et même le nouveau FLNKS expliquait, le lendemain, que si le texte était adopté par l'Assemblée nationale, il poursuivrait son action auprès des parlementaires contre l'adoption de la loi constitutionnelle et qu'ensuite, lors de la consultation des calédoniens, il ferait campagne pour le "non" à Bougival. On dirait que les révolutionnaires sont fatigués. A moins qu'ils ne se sentent lâchés par leur base, qui souffre au quotidien des conséquences de leurs violences destructrices. A moins qu'ils aient compris que le rapport de force n'est pas en leur faveur. Je vous laisse choisir l'hypothèse qui vous semble la plus crédible... 

L'autre mantra à la mode chez les indépendantistes radicaux, c'est que "rien ne se fera sans le FLNKS". Ils l'ont, d'ailleurs, emprunté à Manuel Valls qui avait affirmé, quand il était encore en charge du dossier qu'il ne voulait pas faire sans le FLNKS. Une affirmation reprise par son successeur rue Oudinot. Naima Moutchou vient, elle aussi de déclarer qu'elle "tend la main pour que tout le monde revienne à la table des discussions" et qu'elle "ne souhaite pas faire sans le FLNKS notamment."

Voilà qui va peut-être apaiser Manuel Valls qui a fait part de ses regrets "de ne pas pouvoir terminer son action". L'ancien Premier ministre n'a pas digéré son éviction et il a exprimé son amertume en parlant à la fois d'inquiétude, de malaise, de dégout et de tristesse. "J’ai été victime de la petitesse et du cynisme, dit-il à l'Express en ajoutant qu'il était totalement investi dans le dossier qu'il connait parfaitement et que personne ne peut nier qu'il avait gagné la confiance de tous les interlocuteurs."

Bon, presque tous les interlocuteurs parce que, malgré ses efforts, il n'a pas pu empêcher le FLNKS de se retirer de l'accord de Bougival que ses négociateurs avaient signé. Ça le rassérènera peut-être si rien ne se fait sans le FLNKS. Mais, malheureusement pour lui, ça se fera... sans Manuel Valls.

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