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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 10 03 25

Elizabeth Nouar
9 mars 2025 à 22:56
Cela fait 40 ans que certains tentent d'imposer l'indépendance association aux calédoniens mais, malgré leur entêtement et leur obstination, leur stratégie ne fonctionne pas.

C'est un document non identifié que Manuel Valls a rendu public, la semaine dernière, juste avant de quitter la Nouvelle-Calédonie. Il s'intitule sobrement "orientations présentées par le gouvernement après les réunions de Nouméa", mais on ne sait pas trop de quoi il s'agit. 

Ce n'est pas une proposition de l'Etat, mais ce document n'engage que l'Etat. 
Ce n'est pas un procès-verbal des discussions, parce que personne ne l'a signé.
Ce n'est en aucun cas un accord parce qu'il énumère des hypothèses inconciliables.
C'est, en réalité, une synthèse, un état des lieux, une compilation des positions de chacun des partenaires calédoniens.
On n'est même pas sûr que ce soit une base de négociations parce que l'on ne sait pas encore si tout le monde sera autour de la table, quand le ministre des outremers, reviendra d'ici une dizaine de jours.

La grande victoire de Manuel Valls – à entendre les différents observateurs – c'est que tout le monde était présent à ces discussions. Le ministre d'Etat avait trouvé les mots et les arguments pour ramener l'UC-FLNKS au dialogue mais, depuis, le FLNKS a – selon son improbable jargon – "posé des éléments incontournables qui restent à clarifier". Et tant qu'ils ne seront pas traités sa délégation n'aura pas de mandat pour négocier. Elle pourra seulement... discuter.
Et ces éléments incontournables ne sont pas anodins puisque le premier c'est que la France assume la trajectoire vers la pleine souveraineté et que le deuxième est la présence de Christian Téin aux négociations. Des conditions impossibles à satisfaire qui laissent entendre que le FLNKS ne veut pas d'un accord.

Mais les indépendantistes nous la jouent depuis des mois, "good cop, bad cop", une technique classique mais qui recèle des pièges. 
L'UC FLNKS joue les méchants en refusant de négocier et en ne voulant parler que de la pleine souveraineté. L'UNI tient le rôle des gentils. Ceux qui sont ouverts à la négociation, et qui – sous prétexte de concessions – accepteraient une solution médiane, une voie du milieu, qui serait une "indépendance-association" ou une indépendance avec partenariat. 
Comme si cette solution était envisageable ! Et comme si elle pouvait permettre un consensus après le refus de l'indépendance répété trois fois par les calédoniens. 
Il faudra trouver autre chose. 
Et c'est là que l'on verra s'il existe vraiment une méthode Valls et si elle est efficace.

Mais ce n'est pas en faisant semblant de couper la poire en deux que l'on trouve une solution pour construire l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Ce n'est pas non plus, en envisageant une succession insupportable de référendums d'autodétermination. Et c'est encore moins en transigeant sur le résultat des urnes. 
Le problème reste donc entier et le ministre des outremers doit trouver la martingale imparable qui permettra de débloquer la situation. 

Michel Rocard y était parvenu mais il n'a pas encore de successeur attitré alors que les "calédologues" autoproclamés et indéboulonnables nous ressassent toujours les mêmes mauvaises solutions et les mêmes fausses bonnes idées. 
Parce que l'on est quand même sidéré par le manque d'imagination, par l'absence de capacité d'innovation, par la banalité des constructions institutionnelles que proposent ces soi-disant grands esprits qui n'ont qu'une seule solution dans leur besace, celle de l'indépendance-association. Cela fait 40 ans qu'ils tentent, sans succès, de l'imposer aux calédoniens. En 1985, il y avait déjà des partisans de la France qui étaient majoritaires et des indépendantistes qui voulaient l'indépendance immédiate. C'est à ce moment-là qu'Edgar Pisani – de sinistre mémoire – a théorisé l'indépendance association.   

C'est à ce moment-là aussi, que RRB a été créée pour porter la voix de ceux qui veulent que la Calédonie reste française. RRB vient de fêter ses 40 ans. 
La preuve que, malgré leur entêtement et leur obstination, leur stratégie ne fonctionne pas. 

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