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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 09 12 24

Elizabeth Nouar
9 décembre 2024 à 00:32
L'annonce d'un calendrier de reprise des discussions a des allures de divine surprise !

Depuis le 13 mai, chaque jour qui passe ou presque, la Nouvelle-Calédonie fait le dos rond en attendant la prochaine catastrophe.
Et nous avons été servis ! Après le déferlement d'une violence insurrectionnelle inédite, nous avons vécu, en juin, la dissolution de l'Assemblée nationale qui a rendu plus aléatoires les aides de l'Etat et qui nous a contraints à des législative anticipées dans un climat qui ne s'y prêtait pas. Nous avons attendu septembre, pendant que la métropole vivait la parenthèse enchantée des jeux olympiques, pour avoir un gouvernement de plein exercice, avec un Premier ministre conscient de nos difficultés, un ministre des outremers connaisseur du dossier et des ministres du budget et des comptes publics qui semblaient prêts à répondre à nos besoins même si, ici ou là, certains se plaignaient des dispositions prévues par l'Etat. 
Le ministre des outremer est venu sur le territoire, suivi des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale puis du responsable de la mission interministérielle. Nous avons même réussi, entretemps, à reporter les élections provinciales prévues, à l'origine, avant la fin de l'année, preuve que – malgré tout – les choses avançaient. 

Et voilà que tout peut être remis en cause à la suite de l'adoption d'une motion de censure qui fait tomber le gouvernement Barnier 3 mois et 3 jours seulement, après sa constitution.

C'est sûr que la Calédonie n'avait pas besoin de cela et on se demande s'il va falloir tout recommencer avec quelques questions angoissantes.
Dans quel délai sera nommé le prochain Premier ministre ? Surtout quand on sait, qu'en général, le Président de la République prend son temps dans ce genre de circonstance. Et surtout, quel nouveau Premier ministre et quelle sera son attitude à l'égard de la Nouvelle-Calédonie ? Quel nouveau ministre des outremers et que deviendra la mission interministérielle ? Quel budget 2025 et la nouvelle loi de finances prendra-t-elle en compte le prêt garanti par l'Etat ?
Alors certes, le Président de la République a déclaré que "ce budget devait permettre de venir en soutien de la Nouvelle-Calédonie". Mais désormais, on reste très prudent.

Sans oublier que l'on a évité le pire avec l'adoption, in extremis, de la loi de fin de gestion qui permet de débloquer les 27 milliards qui nous permettront de terminer l'année sans trop de dommage. On espère qu'aucun élu, aucun groupe politique du congrès, n'aura l'imbécillité de voter contre la Décision modificative qui intègre cette aide indispensable, mais on sait qu'avec certains, le pire est toujours possible.

L'autre conséquence de la chute du gouvernement Barnier, c'est bien sûr l'incertitude concernant le calendrier des discussions sur l'avenir institutionnel. Et à ce titre, l'annonce faite ce week-end a des allures de divine surprise.
Une réunion des groupes politiques s'est tenue à Paris, sous la présidence de la présidente de l’Assemblée nationale et du Président du Sénat, pour faire un point sur le calendrier de reprise des discussions. Il prévoit un dialogue, entre Calédoniens, avant le 15 janvier, et des négociations sous l’égide de l’État, du 15 janvier au 15 mars, pour la recherche d’un accord avant le 31 mars prochain. Le format de discussions sera celui des forces politiques représentées au Congrès ce qui, chez les indépendantistes, inclut l'UC-FLNKS et l'UNI mais pas la CCAT. Pour l'instant, tout le monde a l'air content sauf les sénateurs qui n'ont pas été invités. Georges Naturel a d'ailleurs fait part de sa désapprobation à Gérard Larcher en regrettant "fortement que l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie soit discuté au Sénat sans les deux membres de l’assemblée que vous présidez qui la représentent."
Comme quoi, il est difficile de faire plaisir à tout le monde !
Il est un peu tôt pour crier victoire d'autant plus qu'en matière de calendrier, on est un peu échaudé ! 
Ces derniers temps, aucun d'entre eux n'a été respecté. 
Mais tout en restant prudent, après cet enchainement de coups durs, on a envie d'y croire.

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