Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

19 octobre 2020 à 11:46

Si l'histoire avait un sens, il serait aujourd'hui, en Calédonie, dans le sens du NON à l'indépendance.

Ils sont marrants les indépendantistes !
Ils font comme si de rien n'était. Ou plutôt, ils font comme s'ils avaient gagné et qu'ils pouvaient fixer les règles du jeu et de la négociation. Ils crient victoire et ils répètent, une fois encore, qu'ils ne veulent parler qu'avec l'Etat et qu'ils ne veulent parler que de la pleine souveraineté.
C'est vrai que la démocratie c'est pas leur fort, au vu des menaces et intimidations qui ont émaillé le scrutin et qui font l'objet d'un recours devant le Conseil d'Etat.
Mais ils savent quand même que, dans une élection, celui qui gagne, c'est celui qui a obtenu le plus de voix.
Et ils devraient donc avoir compris qu'ils ont perdu et que c'est même leur deuxième défaite, en deux ans.
Ils devraient aussi prendre conscience, le plus tôt possible qu'ils s'acheminent vers une troisième défaite s'ils s'obstinent – comme ils l'annoncent – à demander l'organisation du 3ème référendum.

D'autant plus qu'ils voient s'effondrer l'un des arguments phares de leur campagne. Un argument qui avait de forts relents de manipulation. Ils ont affirmé, inlassablement, qu'ils avaient convaincu au-delà des mélanésiens et que les autres communautés les rejoignaient. Mais comme on le pressentait, c'était du vent ! Et même le CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, qui leur a pourtant toujours été favorable, le dit.
Selon le centre de recherche, les résultats du 4 octobre invalident l’interprétation d’une progression du "oui" qui résulterait d’une diffusion significative du soutien à l’indépendance hors de l’électorat Kanak.
Et le CEVIPOF de conclure doctement que "les dynamiques électorales du second référendum indiquent une polarisation renforcée, dans l’électorat référendaire, sur des bases communautaires."

Ce n'est une surprise que pour ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités et fantasment sur un peuple calédonien qui n'existe pas en tablant, encore, sur un improbable sens de l'histoire.
Englués dans leurs préjugés surannés, ils n'arrivent pas à comprendre que si l'histoire avait un sens, il serait aujourd'hui, en Calédonie, dans le sens du NON à l'indépendance.

D'autant plus que – si l'on en croit certains – l'Accord de Nouméa est fini.
Il a été signé pour 20 ans, en 1998 et il prévoyait quatre mandats de cinq ans du Congrès.
On ne va pas refaire l'histoire mais le premier référendum aurait dû avoir lieu en 2014.
Il ne l'a pas été et tout le calendrier en a été bouleversé. A tel point qu'il a fallu demander son avis au Conseil d'Etat qui – pour être tranquille – a affirmé qu'on ne changeait rien et que l'Accord continuait.
Un avis lourd de conséquence parce qu'il prolonge l’Accord de Nouméa mais aussi le gel du corps électoral.
Et là, on commence à comprendre que ça passe mal. Plus de 10 000 personnes – c'est énorme – sont descendus dans la rue, samedi, pour défendre les exclus.
Ils sont plus de 40 000 à être privés du droit de vote et tout le monde sait que cette situation ne pourra pas être éternelle.
Et que la réintégration de ces exclus dans le corps électoral provincial pourrait, aussi, changer la donne politique.

Et là… les indépendantistes ne trouvent plus du tout ça marrant.

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