
La chronique de la semaine écoulée
30 juin 2020 à 00:41"Sic transit gloria mundi", "Ainsi passe la gloire du monde", nous enseigne l'Ecclésiaste."Vanité, vanité, tout est vanité" et les responsables politiques en font souvent l'amère expérience tant la vie politique ressemble, souvent, à une véritable dramatique où les vainqueurs d'hier sont les perdants d'aujourd'hui.
Ces municipales 2020 nous en ont encore fourni une illustration avec la débâcle de Calédonie ensemble qui poursuit sa véritable descente aux enfers.
Tout puissant il y a encore quelques mois, le parti de Philippe Gomès a tout perdu le temps de deux scrutins.
Ce fut d'abord le véritable signal d'alerte des provinciales avec la perte de la Province Sud et des groupe réduits à la portion congrue de 7 élus à la Province Sud et de 6 élus au Congrès.
Terrible déconvenue pour un parti qui avait été à la tête des principales institutions lors de la dernière mandature.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est le moment choisi par la jeune garde du parti pour faire sécession et créer un mouvement qui voulait s'élever contre les méthodes de Calédonie ensemble mais surtout contre sa tentation de rapprochement avec les indépendantistes.
Mais – nous le disions – la vie politique est souvent une dramaturgie et d'autres partis ont ainsi perdu le pouvoir.
Ce fut le cas en 2004 du Rassemblement qui, lui aussi, avait dominé la vie politique pendant plusieurs années, mais il avait une histoire – il avait été le fer de lance contre la violence indépendantiste pendant les années sombres – il avait une légitimité – celle de signataire des accords de Matignon et de Nouméa – et il avait un véritable enracinement, notamment municipal.
C'est ce qui lui a permis de faire face et de résister quand le sort des urnes lui était contraire.
Calédonie ensemble n'a rien de tout cela et c'est ce qui rend d'autant plus délicate sa situation actuelle, et d'autant plus difficile un éventuel rebond.
Pas d'histoire pour ce parti né en 2007 d'une scission avec l'Avenir ensemble, lui-même créé en 2004.
Pas de légitimité, si ce n'est celle que lui ont donnée les urnes, le temps de quelques scrutins.
Et pas de véritable ancrage territorial comme vient de le prouver le scrutin municipal.
Calédonie ensemble ne conserve que deux mairies, les deux plus petites du territoire et surtout, surtout, il perd son seul bastion, son fief de La Foa.
C'était le scrutin qu'il ne fallait pas perdre et les hiérarques du parti se sont démenés, pendant les trois mois et demi de cet interminable entre-deux tours. Mais cela n'a pas suffi et La Foa est tombé.
C'est plus qu'une défaite, c'est la chute d'un symbole.
Et les conséquences en sont plus graves que celles d'un simple échec électoral.
C'est le moment de méditer sur l'expression de l'antiquité romaine "La roche Tarpéienne est proche du Capitole" qui traduit si bien la rapidité du passage de la gloire à la déchéance.