Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

17 février 2020 à 12:06

Que la campagne municipale est calme !

C'est la rentrée pour les scolaires et ce sera peut-être, enfin, le coup d'envoi pour la classe politique, à moins d'un mois maintenant du premier tour des élections municipales.  
Mais en attendant, que la campagne est calme !
On égrène, jour après jour, les nouvelles listes qui se présentent au suffrage, notamment dans le Grand Nouméa. Quelques candidats se manifestent, au compte-goutte, dans les communes de l'intérieur et des îles. Mais on est loin de l'effervescence qui devrait accompagner un scrutin qui concerne les 33 communes du territoire et l'ensemble du corps électoral.
C'est vrai qu'il y a relativement peu de villes où le scrutin s'annonce incertain et donc passionnant, mais on peine aussi à trouver, dans les programmes, des idées qui fassent rêver ou qui suscitent l'enthousiasme.

Bref, rien à voir avec l'ébullition qui s'est emparée de Paris après l'abandon de Benjamin Griveaux, le candidat de LREM qui s'est brusquement retiré de la course à la mairie de la capitale après la diffusion, en ligne, d'une vidéo intime.
C'est une véritable déflagration, un séisme qui est largement commenté au-delà du casse-tête auquel est confronté le parti du président de la République qui doit trouver, en urgence, un nouveau candidat à la mairie de Paris.
De façon quasi-unanime, la classe politique et les commentateurs condamnent l'acte dont a été victime la tête de liste de LREM. Ils rappellent la sacro-sainte séparation de la vie publique et de la vie privée et voient, dans cette opération de déstabilisation, une menace pour la démocratie.

Mais comment on en est arrivé là ?
Et suffit-il, pour le comprendre, de pointer du doigt l'américanisation de la société et la toute-puissance des réseaux sociaux ?
La brutalité de l'événement interpelle mais, au-delà de la stupeur, on peut s'interroger sur plusieurs aspects de cette affaire.

On constate d'abord les dégâts d'une société permissive à outrance qui prône la transparence absolue et qui, dans le même temps, réclame la perfection chez ses dirigeants et, singulièrement, chez ses responsables politiques.
Et d'ailleurs, puisque tout le monde condamne ce nouvel usage de la délation et du lynchage sur les réseaux sociaux, Benjamin Griveaux aurait pu ne pas céder à ce chantage. Il aurait pu assumer, en renvoyant ses contempteurs à leurs propres turpitudes.

Mais on relève aussi, paradoxalement, le désarroi et la fragilité d'une nouvelle génération d'élus face à ces affaires qui ont, de tous temps, émaillé la vie politique même si Internet a accru singulièrement la vitesse de leur propagation. Comment expliquer l'inconscience, l'inconséquence ou la naïveté d'un responsable politique, qui est pourtant né avec ces nouvelles technologies, et qui aurait dû en connaître les effets pervers et les menaces ?

Il est plutôt heureux que cette affaire permette de rappeler que tous les coups ne sont pas permis mais, dans le même temps, chacun a conscience que nous avons changé d'époque et qu'il y aura d'autres scandales du même type.
Finalement, ce n'est pas si mal que, chez nous, la campagne municipale soit si calme… et si digne.

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