La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

28 avril 2024 à 14:21
La vie politique calédonienne oscille, de plus en plus, ces derniers temps, au gré de la provocation et du chantage des indépendantistes.

Grâce à Roch Wamytan et à Omeyra Naisseline, il n'y a pas un calédonien aujourd'hui qui n'ait entendu parler de l'Azerbaïdjan, cette ex république soviétique du Caucase, au régime dictatorial, qui s'illustre notamment par sa persécution des populations arméniennes.
Dix jours après on se demande encore, pourquoi et comment, a été rendue possible la signature d'un mémorandum de coopération entre l'Assemblée de l'Azerbaïdjan et le congrès de la Nouvelle-Calédonie, une signature qui suscite l’indignation et l’incompréhension.
Tout le monde se scandalise jusqu'à l'Eveil océanien qui parle d'une forfaiture et d'une faute à la fois politique et morale. Ira-t-il jusqu'à tirer les conséquences politiques de cette faute commise par ses alliés qu'il soutient indéfectiblement au congrès ?
C'est l'une des questions.
Mais si séance publique il y a, sur le sujet, on souhaite bon courage à Roch Wamytan pour justifier cette signature et expliquer que l'Azerbaïdjan est un véritable exemple pour la Nouvelle-Calédonie.


Ainsi va la vie politique calédonienne qui oscille, de plus en plus, ces derniers temps, au gré de la provocation et du chantage des indépendantistes.
Vendredi, c'est le député de la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, qui a été empêché de se rendre à Houaïlou, par le maire Pascal Sawa, au prétexte que sa venue aurait mise en danger la sécurité de la commune. La CCAT multiplie en effet les menaces et les déclarations vindicatives en agitant le spectre d'une mobilisation.
Il ne faut pas être dupe. Toute cette agitation a pour seul but d'effrayer Paris et les parlementaires métropolitains en leur faisant croire que l'adoption de la révision constitutionnelle modifiant le corps électoral mettra le feu aux poudres et provoquera des actions violentes et une déstabilisation de la Nouvelle-Calédonie.
Pas sûr pourtant que les indépendantistes les plus ultras aient les moyens de leurs ambitions d'autant plus que le FLNKS lui-même est divisé sur cette perspective. Le Palika, déjà, appelle à l'apaisement par crainte d'être débordé par ces prises de position outrancières et on sait que plusieurs responsables de l'UC s'inquiètent de la place prise par la CCAT.


Le corps électoral doit être dégelé. On l'a répété mille fois. C'est une exigence politique et juridique. L'Etat s'y est engagé et même si sa main tremble, il va devoir aller jusqu'au bout de cette obligation.
N'en déplaise à notre ami, Louis José Barbançon, qui explique doctement sur la télévision d'Etat que "un homme, une voix", ce n'est pas un principe démocratique et qu'il ne faut pas dégeler le corps électoral pour ne pas désespérer la jeunesse kanak. Il ne suffit pas de se draper dans des vêtements d'historien pour être crédible et il faut rappeler, ici, son rôle dans la FNSC, dont la politique a mené, précisément, aux événements de 1984. Il existe, aujourd'hui, de meilleures références.
Mais les propositions sont nombreuses pour essayer de différer ou de modifier la révision constitutionnelle. Elles vont de la mise en place d'une mission du dialogue au report de la convocation du Congrès de Versailles. Ce ne sont, en réalité, que des tergiversations qui ne feront que reporter le problème alors qu'il faut en finir une bonne fois pour toutes avec ce sujet qui empoisonne la vie politique et démocratique calédonienne.
En gardant à l'esprit cette maxime de Beaumarchais : “Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur.”

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