Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

8 avril 2024 à 00:53

Trop de responsables politiques nationaux – par idéologie ou par méconnaissance de la situation – ont la main qui tremble quand il s'agit de faire appliquer la démocratie en Nouvelle-Calédonie.

Le poids des mots, le choc des photos !
La CCAT, la Cellule de Coordination des Actions de Terrain de l'UC veut s'approprier le slogan d'un célèbre magazine hebdomadaire.
Le poids des mots avec les déclarations provocantes et incendiaires dans lesquelles se complaisent ses dirigeants qui essaient, avec maladresse, de manier une logorrhée menaçante et guerrière.
Le choc des photos avec l'image manipulée d'une hache brisant une urne.
Tout cela est dérisoire et insignifiant et on se demande qui ils espèrent tromper avec leurs gesticulations puériles et leurs provocations d'un autre temps.
Le corps électoral va être modifié. C'est une exigence démocratique et politique. On l'a répété mille fois. Et le processus est maintenant enclenché. La loi constitutionnelle a été adoptée par le Sénat et elle le sera par l'Assemblée nationale puis par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Tout le reste est littérature ou combat d'arrière-garde.
Alors à quoi bon cette nouvelle manifestation organisée, par provocation, le même jour que celle prévue par les Loyalistes et le Rassemblement qui veulent, eux aussi, faire entendre leur voix pour convaincre les parlementaires les plus frileux ?
Les indépendantistes sont en panne de stratégie et ils nous rejouent sans fin la même histoire dont le scénario est connu.
Ils l'ont utilisé pour l'usine du Sud. Ils l'ont utilisé pour le 3ème référendum. Et l'épilogue est à chaque fois le même. Ils entrainent leurs militants dans une impasse et l'histoire s'écrit sans eux.
Mais c'est une logique que la métropole ne comprend pas forcément. Depuis les traumatismes des événements et d'Ouvéa, trop de responsables politiques nationaux – par idéologie ou par méconnaissance de la situation – ont la main qui tremble quand il s'agit de faire appliquer la démocratie en Nouvelle-Calédonie.
C'est le message que les Partisans de la France ont l'intention de faire passer, samedi, en faisant la démonstration qu'ils peuvent, eux aussi, mobiliser pour exprimer la volonté de la majorité des calédoniens.
Le poids des mots, on l'a constaté aussi mercredi au congrès, dans les déclarations, qui ont abouti au report de l'examen du pacte nickel.
Et le choc des photos, aussi, dans l'image de la solitude du président du gouvernement face à sa majorité indépendantiste. Au prix d'arguments fallacieux, Philippe Gomès a réussi à retourner la majorité UNI, UC et Eveil Océanien. Et Calédonie ensemble s'est même fait le porte-parole de cette majorité atypique, pour infliger un désaveu cinglant à Louis Mapou qui a appelé, en vain, à la signature du pacte nickel.
Le seul avantage de la séquence, c'est qu'elle a permis, pour l'exécutif, l'expression d'une collégialité que l'on croyait oubliée.
Mais l'épisode va laisser des traces. Louis Mapou qui – par prudence ou excès de zèle – souhaitait le soutien des élus du congrès, a mis chacun devant ses responsabilités. Malgré les insultes de Philippe Gomès qui, dans un communiqué surréaliste, les accuse – lui et Gilbert Tyuienon – d'être frappés du syndrome de Stockholm qui les conduit à se faire rouler dans la farine, le président du gouvernement signera, sans doute, le pacte nickel qui doit permettre le sauvetage des trois usines.
Et – il l'a dit – il tirera toutes les conséquences d'un éventuel désaveu.
Va-t-il démissionner, ce qui ajouterait de la crise à la crise avec la chute du gouvernement dans une période déjà instable ? Ou va-t-il laisser ses adversaires UNI, UC, Eveil Océanien et Calédonie ensemble se dépêtrer dans le vote d'une motion de censure qui sera bien difficile à justifier de part et d'autre ?
Mais là, pour le coup, ce serait la confirmation que, vis-à-vis des indépendantistes, l'ex-député Gomès est, depuis longtemps, frappé du syndrome de Stockholm.

Nos derniers tweets
La newsletter
Nos réseaux sociaux
Radio Rythme Bleu

4 rue de Sébastopol
Nouméa

Standard : 25 46 46

Rédaction : 25 45 00

Fax : 28 49 28

E-mail : rrb@lagoon.nc