Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

4 mars 2024 à 01:10

L'UC veut gagner du temps face à ce qu'elle appelle la stratégie du rouleau compresseur institutionnel de l'Etat.

L'UC boude encore une fois.
Elle en a assez d'être incomprise par tous et elle nous refait son numéro de la suspension des discussions.
Elle l'avait déjà joué avec l'Etat quand elle avait suspendu les discussions en août dernier, jusqu'à son congrès de novembre.
Elle avait aussi fait une crise à Calédonie ensemble, fin janvier, quand Philippe Gomès avait publié un document intitulé "convergences calédoniennes", fruit des discussions entre son parti et les indépendantistes. Une publication unilatérale que l'Union calédonienne n'avait pas appréciée. Elle avait publié un communiqué vengeur en déclarant que "pour offrir aux Calédoniens des perspectives d’avenir, les responsables politiques doivent travailler en toute confiance, ce que Calédonie Ensemble vient de remettre en cause."
C'est maintenant vers les Loyalistes et le Rassemblement qu'elle tourne sa vindicte en décrétant la suspension des discussions, avec ces deux partis, jusqu'à nouvel ordre.
Cette fois-ci, elle invoque le manque de respect et la plainte déposée contre la CCAT.
Les responsables de l'Union calédonienne ont beau répéter, à longueur de déclarations, qu'ils veulent discuter, on va finir par en douter sérieusement.
Avant, ils ne voulaient que des bilatérales avec l'Etat. Ils ont ensuite affirmé que ces discussions étaient un échec et qu'ils ne voulaient parler qu'avec leurs partenaires calédoniens. Ils s'amusent maintenant à trouver tous les prétextes pour ne pas parler à l'un puis à l'autre, en choisissant leurs interlocuteurs au gré de leurs humeurs, en faisant jouer la concurrence entre les non-indépendantistes.
En réalité, l'UC veut gagner du temps face à ce qu'elle appelle la stratégie du rouleau compresseur institutionnel de l'Etat.
Le motif de sa mauvaise humeur c'est, bien sûr, l'approbation par le Sénat du projet de loi organique qui reporte les élections provinciales au plus tard au 15 décembre 2024.
Elle dénonce un "package" qui lie inéluctablement le report des élections au dégel du corps électoral.
Elle doit aussi être déçue que la présence d'un sénateur indépendantiste, au sein du groupe "communiste, républicain, citoyen et écologiste Kanaky", et son plaidoyer contre "la noyade du peuple originel" n'aient convaincu que 34 sénateurs sur 348. Même les socialistes, qui ont contesté la méthode du gouvernement, ont finalement voté en faveur du report.
On comprend que l'UC ait l'impression que personne ne la comprend.
Alors certes, l'opposition au projet de loi constitutionnelle sera sans doute plus forte et notamment à l'Assemblée nationale. Et l'Union calédonienne va mettre toutes ses forces dans ce qu'elle considère comme la mère des batailles, l'opposition à la modification du corps électoral. Mais elle a le sentiment que les choses lui échappent et elle fait le forcing pour donner du temps au temps et ralentir autant que possible le processus.
Et pourtant, rien n'est encore joué. Le Président de la République convoque ce lundi le Congrès du Parlement à Versailles pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Et l'on se demande s'il le fera vraiment une 2ème fois, dans seulement quelques semaines, pour la révision constitutionnelle relative à la Nouvelle-Calédonie. On attend, aussi, le sort qui sera réservé à l'amendement, défendu par Les Loyalistes et le Rassemblement, pour changer la représentation des provinces au sein du congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Et si ça se passe mal, il n'y a pas que l'UC qui va bouder.

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