Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

26 février 2024 à 00:58

L'UC mène un combat d'arrière garde au travers de sa Cellule de Coordination des Actions de Terrain, mais l'Etat, en a vu d'autres entre les Black Blocs, les gilets jaunes et même les agriculteurs...

Un ministre, ça va. Trois ministres... Ça fait quand même beaucoup !
Mais on ne va pas se plaindre de voir les plus hautes autorités de l'Etat au chevet d'une Nouvelle-Calédonie qui a réaffirmé sa volonté de rester française.
Le message a été entendu.
C'est ainsi, sans doute, qu'il faut comprendre les déplacements réguliers que fait le ministre de l'intérieur et des outremers, accompagné, cette fois-ci, du ministre de la Justice et Garde des Sceaux et de la toute nouvelle ministre déléguée chargée des outremers.
Du beau monde, assurément !
Et les trois ministres n'ont pas ménagé leur peine avec, à chaque séquence, l'annonce de plusieurs millions d'euros déversés sur une Calédonie exsangue. Que ce soit pour la lutte contre l'insécurité routière, la lutte contre les effets du changement climatique ou, bien sûr, la construction d'un nouveau centre pénitentiaire avec une enveloppe de 60 milliards CFP qui est l'un des plus gros investissements de l'Etat en Nouvelle-Calédonie.
Et c'est sans oublier les prêts consentis aux opérateurs métallurgiques pour leur permettre de traverser un cap particulièrement difficile en attendant le pacte nickel, dont la signature – pour d'obscures raisons – a été une nouvelle fois reportée.
Bref, l'Etat s'engage et il s'engage même au-delà de ses compétences, a souligné Gérald Darmanin.

Mais si cette visite était largement consacrée aux politiques publiques, c'est sur l'avenir institutionnel que l'on attendait une fois de plus le ministre de l'intérieur et des outremers.
Même s'il le voulait, il ne pourrait pas y échapper !
Et on constate qu'il reste droit dans ses bottes et dans son calendrier.
Comme annoncé – faute d'un accord au 31 décembre – il a déclenché la révision constitutionnelle pour la modification du corps électoral. Et il confirme le parcours parlementaire de la loi, quelles que soient les protestations de l'Union calédonienne qui refuse toujours l'ouverture du corps électoral et qui a juré – mais un peu tard – qu'elle ferait retirer la réforme constitutionnelle.
Ce sursaut maladroit de l'UC a de quoi surprendre.
C'est comme si elle avait pensé, jusqu'au bout, que l'Etat n'oserait pas et qu'il prendrait en compte son opposition et qu'il reculerait.
Au rebours de cette complaisance attendue par les indépendantistes, le ministre de l'intérieur et des outremers a martelé qu'il était normal que des gens, qui sont depuis très longtemps en Calédonie ou qui y sont nés de parents calédoniens, puissent voter aux élections provinciales. "Ça ne me paraît pas extraordinaire, dit-il, et c'est un principe qui s'applique dans toutes les démocraties du monde."
Une évidence que l'UC fait semblant d'ignorer en menant un combat d'arrière garde au travers de sa Cellule de Coordination des Actions de Terrain.
Et si l'on ne peut que condamner les violences à l'encontre les forces de l'ordre, on est obligé de constater que la mobilisation n'était pas à la hauteur des espérances des meneurs de la CCAT. Comme si les militants eux-mêmes n'étaient plus convaincus de la pertinence de ces mots d'ordre outranciers dans une Calédonie qui se cherche un avenir. Mais aujourd'hui, les calédoniens n'en peuvent plus de ces menaces, de ces violences et de ces intimidations, et ils ne supportent plus la diffusion sur la télévision de service public de documentaires inopportuns qui semblent légitimer cette violence.
Quant à l'Etat, il en a vu d'autres ces dernières années entre les Black Blocs, les gilets jaunes et même les agriculteurs.
L'UC est prévenue.
Et vraisemblablement, elle va devoir revoir sa stratégie.

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