Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

19 février 2024 à 01:13

L'attention que l'Etat porte à nos ressources minières, a le don d'agacer les indépendantistes. Elle met d'autant plus en évidence leur échec dans un secteur qui devait être, tout à la fois, un laboratoire de l'indépendance et un moyen de la financer.

Comme un air de déjà-vu.
C'est souvent le cas en Nouvelle-Calédonie où l'actualité a une fâcheuse tendance à bégayer et à se répéter.

On a appris lundi que GLENCORE jette l'éponge et se retire du capital de KNS qui est mise en sommeil pendant six mois.
Ce sont des raisons technologiques et financières qui ont eu raison du trader anglo-suisse, actionnaire à 49% d'une usine qui n'a jamais bien fonctionné et qui génère des pertes abyssales.
"Même avec l'aide proposée par le gouvernement français, les coûts d'exploitation élevés et les conditions actuelles très faibles du marché du nickel font que KNS reste une opération non rentable, précise GLENCORE qui rappelle que, depuis plus de dix ans, elle est le principal bailleur de fonds de KNS sans jamais réaliser de profit."
De la même manière, en 2019, Vale avait souhaité "passer le relai" de l'usine du Sud, en raison des pertes accumulées. Il s'ajoutait aussi, dans ce cas précis, un contexte politique et social difficile.
Les majors de l'industrie minière préfèrent donc quitter la Calédonie plutôt que de continuer à y investir. Ils préfèrent même, payer pour partir, plutôt que de devoir rester. Cela rend d'autant plus problématique la recherche de partenaires et de repreneurs.
Et ce n'est pas de chance parce que c'est, précisément, ce dont nous avons le plus besoin. Prony Resources, qui perd aussi beaucoup d'argent même si elle est davantage opérationnelle, cherche également un partenaire.

Mais bon, c'est du déjà-vu et on se dit qu'on va bien finir par trouver un industriel intéressé. L'Etat est prêt à aider dans la recherche de repreneurs et il est au chevet de notre filière nickel qualifiée de stratégique. Sa stratégie, précisément, c'est le pacte nickel proposé par Bruno Le Maire et dont il espère la signature imminente.

Mais loin de les rassurer, cette attention que l'Etat porte à nos ressources minières, a le don d'agacer les indépendantistes. Elle met d'autant plus en évidence leur échec dans un secteur qui devait être, tout à la fois, un laboratoire de l'indépendance et un moyen de la financer.
On comprend leur irritation mais là aussi, c'est du déjà-vu !
Comme la concomitance entre les difficultés du secteur minier et les discussions sur l'avenir institutionnel. A ce titre, la révision constitutionnelle qui doit modifier le corps électoral est un levier dont les indépendantistes vont essayer de se servir.
L'UC l'a déjà annoncé. Elle va même faire pression sur le report des élections provinciales, en prenant l'Etat au mot et en lui renvoyant son axiome selon lequel dans une démocratie, les élections se tiennent à l'heure dite.
Ajoutez à cela la présence, cette semaine, sur le territoire de trois ministres, Gérald Darmanin, Éric Dupont Moretti et Marie Guévenoux et on peut être sûrs que les indépendantistes vont hausser le ton. Comme d'habitude, c'est du déjà-vu ou du déjà entendu.
Dans ce climat délétère, les Partisans de la France tentent une nouvelle fois l'impossible union. Ils l'ont expérimenté, vendredi soir au Ko We Kara.
Mais il y avait naturellement quelques absents.
Au regard des enjeux, face à une révision constitutionnelle qui justifie qu'ils parlent d'une seule voix et dans la perspective des élections provinciales, vont-ils réussir l'unité ? Dépasser les clivages, les querelles, les ambitions, les egos ?
Ça, pour le coup, ce serait du jamais-vu !

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