La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

3 décembre 2023 à 14:12
On fait une pause parce que les conditions ne sont pas réunies pour avancer significativement

Cette semaine, on a mis sur pause.
La semaine dernière on avait l'impression que ça avançait mais manifestement, ça allait trop vite pour certains.
Après le départ de Gérald Darmanin et de Bruno Le Maire, les discussions marquent un temps d'arrêt, une suspension, une respiration.
Mais il est urgent que ça redémarre !
Le ministre de l'intérieur et des outremers – qui a décidément d'autres gros sujets de préoccupation – a décidé de ne pas revenir tout de suite comme il l'avait – un temps – envisagé.
"Malgré de nouveaux échanges avec l'Union calédonienne, on ne peut que constater que les conditions ne sont pas réunies pour avancer significativement" déclare le préfet Rémi Bastille, pour expliquer que Gérald Darmanin ait choisi de différer quelque peu, son retour en Calédonie.
Il faut dire que, depuis des mois, quand on parle avenir l'institutionnel, c'est l'UC qui bloque.
Elle reste crispée sur le 3ème référendum, qu'elle conteste toujours, deux ans après, même si elle n'arrive toujours pas à trouver un Etat qui veuille porter le dossier devant la Cour internationale de justice.
Elle a tout de même accepté des bilatérales avec l'Etat, et c'est déjà un pas mais, pour l'instant, elle n'ira pas plus loin.
Pour autant, il n'y a pas de rupture et l'Etat va continuer d'essayer d'avancer.
La balle est, en partie, désormais dans le camp du Conseil d'Etat qui a été saisi pour avis sur plusieurs points de droit. De sa réponse dépendra une partie du calendrier mais le dégel du corps électoral devrait être lancé d'ici la fin de l'année, que ce soit par une révision constitutionnelle ou par le biais d'une loi organique.


On fait une pause, aussi, dans le secteur du nickel mais là, il ne va pas falloir trainer trop longtemps parce que les entreprises métallurgiques sont rattrapées par la réalité. Le directeur de la SLN a déjà annoncé que sa société n'est plus en mesure de payer ses impôts, ses taxes et ses charges sociales. Elle suspend ses paiements pour préserver l'emploi des salariés et des sous-traitants. Ce qui prouve que l'heure est grave. Et les deux autres entités métallurgiques ne sont pas dans des situations plus enviables.
Il faut dire que, depuis des années, quand on parle nickel, c'est l'UNI-PALIKA qui bloque. Ou en tout cas le président de la Province Nord et qu'il ne semble pas disposé à la moindre avancée. Il campe sur sa doctrine nickel et il ne fera pas de cadeau à la SLN même si l'accès à la ressource, que réclame la société, est une étape essentielle vers la rentabilité.
"On est dans une logique d'urgence de 4 à 8 semaines" déclare le directeur de la SLN, preuve, si besoin était, que la pause ne peut pas être très longue. Plus encore que pour l'avenir institutionnel, le temps est vraiment compté dans le secteur du nickel et il faut que ça bouge.


Seul élément nouveau des derniers jours, l'unité retrouvée du FLNKS qui prend position conjointement contre le ministre des armées et contre le sommet des ministres de la défense du Pacifique Sud qui se tient cette semaine à Nouméa.
C'est hors sujet puisque la coopération militaire dans la région porte sur la lutte contre le réchauffement climatique, contre la pêche illégale et sur la solidarité en matière de catastrophe naturelle mais le FLNKS n'en a cure. L'UC et l'UNI ont enfin trouvé un sujet sur lequel ils sont d'accord. Et ils sont tous les deux un peu rancuniers envers l'ancien ministre des outremers. Mais gageons que leur entente sera de courte durée. Là aussi, on peut penser qu'ils font juste une pause.

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