La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

26 novembre 2023 à 13:51
Faut qu'on avance. C'est une évidence !<br />Tu ne vois pas tout ce qu'on dépense. Faut qu'on avance !

On avance, on avance, on avance. ..
Alain Souchon en avait fait une chanson avant que cela ne devienne l'antienne des responsables politiques calédoniens et du ministre de l'intérieur et des outremers.
Gérald Darmanin le décline même au futur. Il souhaite un accord mais s'il n'y en a pas l'Etat avancera.
Et pourtant, pratiquement deux ans après le 3ème référendum, on a encore le sentiment d'être encalminés ! Enfermés dans un labyrinthe sans fil d'Ariane et dont on ne trouve pas la sortie.
Alors certes, on ne peut pas faire au ministre de l'intérieur et des outremers, le reproche de l'indifférence ou de l'immobilisme. Il le veut cet accord consensuel. Il y tient. Il le recherche. Au point d'avoir effectué son 5ème déplacement en un an en Nouvelle-Calédonie et d'envisager, même, un aller-retour Paris/Nouméa, dès la cette semaine, alors que l'actualité nationale – marquée du sceau de l'insécurité et de la loi sur l'immigration – pourrait requérir toute son attention.
Mais qu'à cela ne tienne ! Il faut qu'on avance sur le dossier calédonien et Gérald Darmanin veut convaincre l'Union calédonienne de revenir autour de la table, pour participer à des réunions trilatérales et entériner les avancées que l'UNI PALIKA a déjà acceptées.


L'UC jubile. Par son absence et sa bouderie, elle est revenue au centre du jeu et chacun l'adjure de participer aux discussions.
Mais l'exercice du cavalier seul a ses limites.
Avec ou sans elle, l'Etat dégèlera le corps électoral. Elle pourra toujours affirmer que cela s'est fait à son insu et sans son accord mais il faut qu'on avance et l'Union calédonienne sait qu'elle ne pourra pas être absente d'un nouvel accord.
Elle résiste toutefois pour s'imposer comme la plus intransigeante dans le camp indépendantiste. Celle qui ne renonce à rien, qui campe sur une interprétation erronée de l'Accord de Nouméa, qui conteste toujours le 3ème référendum et qui ne veut céder sur rien.
Mais les menaces qu'elle agite sont d'un autre temps et la faible mobilisation de vendredi devrait l'inciter à la modestie. Avec le renfort des autres partis, syndicats, associations indépendantistes – exception faite de l'UNI – la Cellule de Coordination des Actions de Terrains, n'a pas vraiment rassemblé les foules dans le centre-ville de Nouméa. Preuve que les temps changent et qu'il faut qu'on avance !


Il faut qu'on avance, aussi, dans le secteur du nickel et Bruno Lemaire l'a clairement dit. Le ministre de l'Economie et des finances rappelle que les trois entités métallurgiques sont en grande difficulté financière et que la solution doit être trouvée dans les semaines qui viennent. Il propose un nouveau pacte pour le nickel calédonien et il espère le signer d'ici début 2024, mais il précise qu'il n'a pas apporté son chéquier. Il faudra faire sans l'aide financière de l'Etat qui ne renflouera pas des entreprises non rentables. Il ne subventionnera que l'énergie pendant 5 ou 10 ans
Bruno Lemaire pose ses conditions et il met aussi en garde, "On ne peut pas faire de politique avec un site industriel. Sinon, nous n'arriverons à rien".
Mais d'ailleurs, il est où Paul Néaoutyine ? C'est la question que chacun se posait alors que le ministre visitait le site de KNS. Il est décidément des absences remarquées.

Mais faut qu'on avance. C'est une évidence chante Alain Souchon.
Tu ne vois pas tout ce qu'on dépense. Faut qu'on avance.
Une chanson décidément visionnaire.

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