La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

1 octobre 2023 à 13:28
Aux sénatoriales, il y a bien eu un petit arrangement entre amis et un échange de voix, qui s'apparente à un détournement de suffrages.

Désormais, en Calédonie, on joue à qui perd gagne !
On l'a encore vu, dimanche dernier, lors des élections sénatoriales qui continuent à alimenter de nombreux commentaires.
Il suffit de perdre les élections et d'être minoritaires dans l'opinion pour occuper les postes de pouvoir.
Et les indépendantistes sont passés maitres dans ce petit jeu avec, il est vrai, quelques complicités.
Entre l'Eveil océanien, qui leur donne la majorité au congrès et au gouvernement, et une partie des grands électeurs partisans de la France, qui leur font la courte échelle pour rentrer au Sénat, ils n'ont pas besoin d'être majoritaires pour arriver au pouvoir.
Parce que désormais les choses sont claires, après la sidération de dimanche, quand on a vu deux outsiders élus à la Haute Assemblée.
Effrayés par leur audace – et peut-être même un peu honteux – les protagonistes de l'opération ont d'abord nié les faits mais les chiffres sont têtus. Il y a bien eu un petit arrangement entre amis et un échange de voix, qui s'apparente à un détournement de suffrages.
Comment a-t-on convaincu des grands électeurs indépendantistes de porter massivement leurs voix, au premier tour, sur un candidat non-indépendantiste ? Et quel deal a été passé pour qu'en échange, des grands électeurs non-indépendantistes aient fait l'appoint, au second tour, pour permettre au candidat indépendantiste d'être élu au Sénat au détriment de la candidate non-indépendantiste ?
Non contents de leur hold-up, les instigateurs de ce forfait, ont voulu se parer de vertu en revendiquant une politique transpartisane et une volonté de dépasser les blocs et de promouvoir le consensus mais ils n'ont pas vraiment convaincu.


Alors de deux choses l'une.
Ou c'est seulement un accord électoral, peu glorieux et un tantinet déloyal.
Il s'agissait seulement de sortir les sortants et d'obliger Sonia Backès à démissionner de ses fonctions ministérielles, ce que souhaitaient les indépendantistes qui en avaient fait le symbole de la partialité de l'Etat. On s'étonne, dans ce cas, que de grands électeurs se soient prêtés à un tel jeu au rebours des convictions de ceux qui les ont élus.


Ou il y a un véritable accord et une nouvelle alliance et il s'agissait de donner des gages aux indépendantistes sur le déroulement des discussions sur l'avenir.
Dans les deux cas, les indépendantistes sont gagnants.
Ils ont perdu les trois référendums mais ils ont gagné les sénatoriales avec un sénateur indépendantiste et un sénateur élu avec les voix indépendantistes.
Et si c'est ça faire de la politique autrement, on va regretter la politique de grand papa.

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