La chronique de la semaine écoulée
17 septembre 2023 à 13:46Retour à la case départ avec le communiqué de la commission exécutive de l'Union calédonienne.
Au moins, on ne s'ennuie pas et ces rebondissements permanents viennent ajouter un peu de sel aux discussions sur l'avenir institutionnel.
On savait que ce ne serait pas un long fleuve tranquille et l'UC participe hardiment à ces remous et clapotis.
Cela n'a rien de surprenant et, en fait, les indépendantistes nous la jouent "good cop - bad cop". Il y a les gentils et il y a les méchants et, dans cette séquence, c'est l'UC qui endosse le costume du méchant.
Ce sont ses responsables qui ont boudé la réunion avec le Président de la République, qui s'est dit blessé par leur absence et ce sont eux, maintenant, qui suspendent toutes les rencontres avec les représentants de l’Etat, jusqu'à leur congrès de novembre.
Mais en 2021 – ce n'est pas si vieux – c'est l'UNI qui jouait les fortes têtes en refusant de participer aux discussions parisiennes organisées, à l'époque, par Sébastien Lecornu.
Comme quoi, c'est chacun son tour et il est trop tôt pour tirer quelque conséquence que ce soit de l'attitude de l'UC. D'autant plus que chacune des composantes du FLNKS attendra son congrès de novembre avant de s'engager plus avant sur les propositions de l'Etat.
Ils sont au moins d'accord sur la nécessité de donner du temps au temps.
Même si, encore une fois, ces atermoiements traduisent le malaise des partis indépendantistes et les divisions profondes qui existent entre eux.
Pas seulement entre l'UC et l'UNI-Palika, d'ailleurs, mais au sein-même de l'Union calédonienne. On ne peut pas ne pas penser, en effet, à un désaveu des négociateurs de l'UC qui s'étaient engagés, à Paris, à poursuivre les discussions avant d'être désapprouvés, à Nouméa, par la COMEX.
La commission exécutive qui justifie la suspension des rencontres par le fait que "le document remis aux délégations est irrecevable car il nous ramène 30 ans en arrière."
Un document martyr qui sera donc martyrisé mais c'était sa vocation mais puisqu'il n'est plus confidentiel, on peut comprendre les agacements de l'Union calédonienne devant plusieurs dispositions qui ne correspondent pas du tout à ses revendications.
Mais l'UC remet aussi en cause la méthode, celle de l'Etat Macron. Une méthode "toujours aussi fumeuse, hasardeuse et démunie de sens". Et là, on peut lui reconnaitre une certaine suite dans les idées car, avant-même les discussions parisiennes, ses responsables mettaient en cause le dispositif de discussions instauré par le gouvernement.
L'UC se réfère – et ce n'est pas une surprise – "à la manière dont la construction des précédents accords a été réfléchie". Une façon subliminale de rappeler à ceux qui l'auraient oublié que, lors des précédents accords, elle était autour de la table et que ce sont ses responsables, davantage que ceux du Palika, qui se sont engagés à Matignon et à Nouméa.
Après son absence lors de la visite présidentielle, l'UC était présente à Paris, ce qui a été considéré comme une avancée sensible. D'ici la venue de Gérald Darmanin, en octobre, elle trouvera peut-être le moyen d'assouplir sa position mais de toute façon, le train avance et la révision constitutionnelle pour dégeler le corps électoral se fera avec ou sans les indépendantistes. Ils ont d'ailleurs intérêt à en être absents pour dégager leur responsabilité et expliquer que ce dégel s'est fait à leur insu et leur a été imposé.
Face aux délégations calédoniennes, Emmanuel Macron a ironisé sur le tango océanien des transferts de compétences.
Avec les indépendantistes, c'est plutôt une valse-hésitation.