La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

27 août 2023 à 13:53
On ne comprend pas que deux éminents candidats aux sénatoriales partent conjointement, en guerre contre des moulins à vent...

Bon, on va être prudent. On va marcher sur des œufs. On a compris que certains ne sont pas forcément fans de Michel Audiard et qu'il faut ménager leur susceptibilité.
La grande affaire de la semaine qui commence, c'est l'élection du président du congrès. Un combat homérique qui a lieu tous les ans, à peu près à la même date, pour désigner celui qui présidera l'une des plus importantes institutions de la Nouvelle-Calédonie. Tous les ans, on fait croire qu'il y a un suspens mais en fait, à la fin, c'est toujours Roch Wamytan qui gagne.
Il est devenu, en quelque sorte, le président inamovible du congrès.
Avant, il y avait effectivement un petit suspens. L'Eveil océanien avait fait croire qu'il jouerait son rôle de troisième voie et qu'il donnerait le gouvernement à un camp et le congrès à un autre. Il l'a fait une première fois, en donnant le congrès aux indépendantistes en 2019, mais depuis, il a continué même s'il avait, aussi, donné le gouvernement aux indépendantistes. L'Eveil océanien a ensuite prétendu vouloir jouer l'arbitre des élégances et il déclaré qu'il n'apporterait ses voix aux non-indépendantistes que s'ils présentaient un candidat unique. Mais peine perdue ! Quoi qu'il arrive, désormais, l'Eveil océanien se sert de ses trois voix pour donner la majorité aux indépendantistes. Au moins, comme ça, les choses sont claires !
Mais cela rend d'autant plus urgent l'organisation des élections provinciales qui seules, pourront éventuellement changer la donne et mettre fin à un véritable déni de démocratie où les indépendantistes, qui sont minoritaires, président les principales institutions calédoniennes, le gouvernement et le congrès.
Mais il ne faut pas se faire d'illusion. Ce n'est pas la seule ouverture du corps électoral qui sera capable de redonner aux Partisans de la France la majorité dans les urnes.
Il sera aussi indispensable de modifier la représentativité des provinces au sein du congrès pour être d'avantage conforme à la réalité démographique. C'est à ce prix que les institutions retrouveront une véritable représentativité démocratique mais là, c'est une autre histoire. Il faudra auparavant passer par l'adoption d'un nouveau statut et il semble que nous n'en soyons pas encore à cette étape décisive. A moins que les discussions, début septembre, à Paris ne nous apportent une véritable surprise, mais pour l'instant, l'ambiance n'y est pas et on voit mal comment ces rencontres pourront déboucher sur quelque chose de tangible.
Quoi qu'il en soit, pour certains, le combat est ailleurs. Il y va de l'unité de la Nouvelle-Calédonie qui serait en danger. Ils sont au moins deux candidats aux sénatoriales à sonner le tocsin contre un risque de partition. Georges Naturel, qui veut être "la voix d’une Nouvelle-Calédonie une et indivisible, respectueuse de toutes les cultures et de toutes les convictions." Et Gérard Poadja qui fait campagne pour "une Nouvelle-Calédonie une et indivisible aux couleurs de la paix".
Une et indivisible. C'est beau comme de l'antique ! L'expression renvoie à la convention qui, le 25 septembre 1792 – eh oui, c'est pas hier ! – a proclamé "La République française est une et indivisible."
Ce qu'on ne comprend pas, aujourd'hui, dans ce type de slogan c'est que personne ne veut de partition de la Calédonie. Personne ne veut morceler, fractionner ou diviser la Calédonie. L'unité et l'indivisibilité de la Calédonie ne sont remises en cause par personne. Et on comprend d'autant moins que deux éminents candidats aux sénatoriales partent ainsi, conjointement, en guerre contre des moulins à vent.
Vous me direz que c'est seulement de la politique, mais la politique devrait être une vocation. Je suis sûr qu'elle l'est pour certains d'entre vous mais pour le plus grand nombre, elle est un métier.
Zut, c'est encore du Audiard.

En direct