Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

2 mai 2022 à 01:01

"La carpe ce n'est pas le lapin !" comme le dit Emmanuel Macron

"La carpe ce n'est pas le lapin !"
La formule est d'Emmanuel Macron qui reprend à son compte, en l'adaptant, la fameuse expression du "mariage de la carpe et du lapin". Le président réélu ironise ainsi sur les responsables du Parti socialiste et de la France insoumise qui sont à la recherche d'une impossible alliance, en vue des élections législatives. Et il estime clairement que leur union serait contre nature.
On peut trouver ce tacle audacieux, de la part d'un ancien ministre socialiste qui est allé chercher, à droite, ses deux premiers ministres et qui n'a eu de cesse de gommer les différences entre les appartenances politiques autour du "en même temps" qui rend possible toutes les alliances.
Mais cette question de l'union est au cœur des législatives, en métropole comme en Calédonie.

L'union ! Tout le monde est pour bien sûr et elle a naturellement une connotation plus positive que la division d'autant plus que – comme chacun sait – "l'union fait la force". Mais, pour paraphraser le général de Gaulle, il ne suffit pas de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "L'union ! L'union ! L'union !" L'union oui, comme une évidence mais à quel prix ? Dans quel objectif ? Et avec qui ?
C'est là que les choses se compliquent.

En Nouvelle-Calédonie, la donne est connue. Les indépendantistes sont unis et les loyalistes ne le sont pas.
Mais il faut peut-être moduler cet axiome. La vérité, c'est que les indépendantistes parviennent, malgré leurs profondes divisions, à afficher une démarche unitaire même si elle est régulièrement battue en brèche quand elle est confrontée à la réalité.
Personne n'a oublié les 6 mois de vacances du pouvoir quand UNI et UC se ont opposés pour savoir qui allait présider le gouvernement.

Quant aux Loyalistes. Comment dire ?
Malgré leurs divisions, les calédoniens ne s'y sont pas trompés et ils ont dit trois fois NON à l'indépendance, mais c'est un tel maelstrom que plus personne ne s'y retrouve.
Un "je t'aime moi non plus" permanent, dont les acteurs changent et évoluent au gré des saisons et des élections. Un peu comme s'ils étaient tous nostalgiques de l'unité perdue qu'ils n'arrivent pas à reconstituer. Parce qu'ils ont eu, eux aussi, un parti unique. Il s'appelait le RPCR et il date d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Mais après avoir tous contribué à l'éclater et à le disperser, ils s'évertuent, en vain, à en recoller les morceaux.
Et l'on peut saluer ces tentatives même si elles se heurtent, à chaque fois, à des querelles de préséances ou de personnalités.
A des problèmes de fond aussi.
Parce que s'ils ont tous favorables au maintien de la Calédonie dans la France, il y a des nuances. De l'indépendance-association, tentation permanente de Calédonie ensemble, à la différentiation provinciale, défendue par le Rassemblement et les Républicains calédoniens, en passant par la Calédonie une et indivisible qu'a imaginée Génération NC. Une palette de positionnements sur laquelle se heurte, aussi, cette impossible unité qui est, en outre, mise à l'épreuve à chaque échéance électorale. Et à laquelle s'ajoute désormais l'adhésion ou non à la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron.
Un président de la République qui – entre deux coups de fils à Vladimir Poutine – se préoccupe des investitures calédoniennes. Il doit certainement comprendre, qu'ici aussi, "la carpe n'est pas le lapin".

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