Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

24 janvier 2022 à 00:46

C’est surtout vers les législatives que les loyalistes ont les yeux tournés et déjà la tension est palpable. Le premier qui bougera ou déclarera sa candidature sera immédiatement cloué au pilori.

L'essentiel est fait mais tout reste à faire.

C'est le constat paradoxal de ce début d'année alors que la Calédonie traverse une espèce de vide politique.
L'essentiel, c'est que la Nouvelle-Calédonie restera française mais personne ne sait quel sera son nouveau statut, ni même comment et par qui il sera négocié.
L'essentiel, c'est que le 3ème référendum a mis un terme juridique à l'Accord de Nouméa mais rien ne l'a encore remplacé et il faudra encore de longs mois avant de savoir à quoi ressemblera l'avenir.
Et entretemps, il faudra vivre dans une zone d'incertitude où les anciennes institutions continueront à s'appliquer même si elles ont montré leurs limites et leur essoufflement.
Passée la 3ème consultation référendaire, on attend impatiemment que "les partenaires politiques se réunissent pour examiner la situation ainsi créée", comme l'avaient préconisé les signataires de l'Accord de Nouméa.
Mais au train où ça va on risque d'attendre longtemps.
Autant vous dire en effet que les partenaires politiques ont d'autres choses en tête et un autre calendrier.

Les indépendantistes sont toujours en train de panser leurs plaies.
Ils n'ont pas perdu puisqu'ils n'ont pas participé. Mais ils n'ont pas gagné puisque l'avenir de la Calédonie s'inscrira dans la France. Il leur reste à expliquer à leur base comment ils en sont arrivés à cette situation alors que depuis trente ans, ils leur avaient affirmé que l'indépendance était au bout de l'accord. Et ils ne sont pas pressés de se livrer à ces explications.
Dans ce contexte, la crise sanitaire a bon dos. Elle leur a permis de reporter leurs congrès et comités directeurs à une date non précisée. Mais il faudra bien un jour qu'ils décident de leur stratégie et de la façon dont ils s'engagent dans des discussions. Et pour cela, il faudra qu'ils règlent quelques problèmes en interne et qu'ils se mettent d'accord, entre eux, sur une ligne de conduite. Ce ne sera pas simple parce que des fractures traversent chacune des composantes indépendantistes.

Mais les loyalistes aussi ont un autre calendrier et, eux non plus, ne sont pas pressés d'entamer la phase de discussions.
Il y a d'abord le calendrier national qui s'impose à tous.
Et là, tout le monde est d'accord. On ne peut pas discuter tant qu'on ne connait pas le partenaire Etat. Il faut donc attendre le résultat de la présidentielle.
Mais c'est surtout vers les législatives que les partisans du maintien de la Calédonie dans la France ont les yeux tournés. Ils sont convaincus que, 3 ans après les provinciales de 2019, c'est cette échéance qui révèlera le véritable rapport de force entre les composantes loyalistes et qui déterminera – en outre – qui sera autour de la table de négociation.
La famille loyaliste est, elle aussi, traversée de multiples fractures. Et déjà la tension est palpable. Le premier qui bougera ou déclarera sa candidature sera immédiatement cloué au pilori.

Et pendant ce temps, la vie institutionnelle continue comme si de rien n'était et le gouvernement Mapou propose un projet de réforme fiscale qui est loin de faire l'unanimité.
Un projet qui pourrait être le grain de sable qui enraye la machine. C'est sur cette base que le gouvernement prépare son budget 2022 qui doit être voté avant le 31 mars. Si cette réforme fiscale était remise en cause, si le budget ne pouvait pas être adopté, cela fragiliserait l'exécutif au point que d'autres scénarios devraient être imaginés.
On n'en est pas là mais, sans incident de parcours, "la situation ainsi créée" risque de se pérenniser et le statu quo de s'éterniser.

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