Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

12 janvier 2022 à 07:15

Un mois après le 3ème référendum, rien ne change. Les indépendantistes, minoritaires, président toujours le gouvernement, le congrès et deux provinces sur trois et ils se paient même le luxe de prendre la présidence du CESE.

La Nouvelle-Calédonie en pleine torpeur estivale moins d'un mois après le 3ème référendum.
Et pourtant ! Tout devrait avoir changé puisque la 3ème consultation a mis un terme juridique à l'Accord de Nouméa et que – après trois NON à l'indépendance – la Nouvelle-Calédonie restera française.
Mais pour l'instant, rien ne change et les indépendantistes minoritaires président toujours le gouvernement, le congrès et deux provinces sur trois et ils se paient même le luxe de prendre la présidence du CESE.

Pour expliquer cette inertie, il y a l'été, bien sûr, les vacances et la trêve des confiseurs qui joue les prolongations.
Il y a aussi la crise sanitaire et le spectre de l'entrée du variant omicron qui plombent les projets et vampirisent l'actualité.
Et puis il y a ce calendrier électoral qui, une fois encore, risque de peser lourd dans la préparation de l'avenir institutionnel. C'est une constante, d'ailleurs, dans l'histoire politique calédonienne. Les échéances nationales viennent percuter et perturber les tentatives de recherche de solution d'avenir.
Espérons que ce ne soit pas trop le cas cette fois-ci même si déjà, la présidentielle et les législatives, ont des répercussions sur le début des discussions.
Il faut dire que le ministre des outre-mer n'a pas de chance avec ses prévisions de calendrier. Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais, en octobre 2020, lors de sa première visite, Sébastien Lecornu avait décrété "six mois utiles" en référence à l'échéance d'avril, date à laquelle, le troisième et ultime référendum pouvait être demandé.
Ces six mois n'ont servi à rien puisqu'ils ont été marqués par la chute du gouvernement et le début de la crise sanitaire et, qu'ils se sont clôturés, finalement, par l'initiative des indépendantistes de déclencher le 3ème référendum.
Mais le ministre des outre-mer ne s'est pas découragé pour autant et le 1er juin dernier, à Paris, il a fixé un échéancier à partir de la consultation. Une période de 18 mois qui doit nous conduire jusqu'en juin 2023.
Chacun aura compris que ce délai ne sera pas tenu. Déjà, les indépendantistes refusent de discuter avant l'élection présidentielle parce qu'ils ne veulent pas parler avec une "équipe descendante" selon les mots de Daniel Goa. Et cela arrange bien le ministre des outre-mer qui sera très impliqué dans la campagne d'Emmanuel Macron. Mais passée la présidentielle, il y a aura les législatives, en juin, et la formation en métropole d'un nouveau gouvernement, avant la période estivale. Autant dire que les 18 mois utiles vont rétrécir comme peau de chagrin d'autant plus que personne ne sait quelle sera la prochaine équipe au pouvoir et si elle se sentira tenue par le calendrier arrêté par l'actuel gouvernement.
Personne ne sait, non plus, les conséquences éventuelles, dans la classe politique calédonienne, de deux campagnes électorales successives, mais il est rare que ces épisodes ne laissent pas de cicatrices.
Tout cela est un peu angoissant alors que la Calédonie est confrontée à d'énormes problèmes et qu'elle doit relever tous les défis à commencer par celui de ses finances publiques.
Bonne ou mauvaise nouvelle ? Sauf retournement improbable, ce sont les indépendantistes – même s'ils ont perdu les trois référendums – qui vont devoir gérer la situation.
Une nouvelle page doit s'ouvrir mais, manifestement, on prend le temps de refermer le chapitre précédent.

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