Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

27 décembre 2021 à 02:07

2021 restera, pour les indépendantistes, comme une "annus horribilis" !

Triste fin d'année pour les indépendantistes que l'on a rarement connus aussi silencieux.
Si l'on excepte les cas de Roch Wamytan et de Michaël Forest, qui se sont exprimés alors qu'ils étaient à l'extérieur du territoire, il a fallu attendre 11 jours pour que, localement, les responsables indépendantistes fassent part de leur analyse concernant les résultats de la 3ème consultation.
Et manifestement, ils sont encore sous le choc, un peu désorientés, très désemparés et visiblement en panne de stratégie.
L'UC en est réduite à féliciter, par communiqué, ceux qui n'ont pas voté et qui – selon elle – ont fait ainsi une brillante démonstration de leur maturité politique. C'est un peu court.
Quant au Palika, il se félicite publiquement des résultats de la consultation, en revendiquant toutes les abstentions pour les indépendantistes.
Mais, pour satisfaits qu'ils soient, ses dirigeants en concluent que cette consultation n'a aucune valeur et aucune légitimité et ils décident de former un recours auprès du Conseil d'Etat.
Riposte dérisoire et sans aucune portée même si cela prouve qu'ils font encore confiance à l'Etat puisqu'ils se tournent vers la plus haute juridiction administrative. Mais chacun sait que ce recours, un peu désuet, n'a aucune chance d'aboutir et qu'il sera rejeté comme la requête précédente que les indépendantistes avaient déposée pour réclamer le report du référendum.
Il faut relever que leur argument essentiel désormais, ce n'est même plus la crise sanitaire ou le deuil kanak. Non, dorénavant, ils s'insurgent contre l'Etat qui n'aurait pas tenu sa parole en maintenant la date du 12 décembre malgré, disent-ils, les engagements d'Edouard Philippe qui aurait affirmé – lors du 19ème comité des signataires – que la 3ème consultation ne pouvait pas avoir lieu entre septembre 2021 et septembre 2022.
Pas de chance pour eux, cette déclaration n’a pas été transcrite dans le relevé de conclusion et ce n'est sans doute pas un hasard quand on connait le formalisme de ce type de document.
Le relevé de conclusion signale, seulement, que le Premier ministre de l'époque a rappelé que pour la fixation de la date, il fallait notamment prendre en compte le calendrier des échéances électorales afin d’éviter tout risque d’instrumentalisation. L'idée, c'était de sanctuariser le premier semestre 2022 pour éviter tout télescopage avec les campagnes présidentielles et législatives.
On relève d'ailleurs que les indépendantistes n'ont invoqué que très tardivement ces déclarations d'Edouard Philippe et, notamment, qu'ils ne les ont pas citées à Paris, au mois de juin, quand précisément la date du 12 décembre a été fixée.
Un peu léger pour faire annuler un référendum perdu et on se perd en conjectures. Qu'est-ce qui anime les indépendantistes aujourd'hui ? N'ont-ils d'autres motivations que ce combat d'arrière-garde et cette agitation stérile ? Et est-ce encore sur les conseils de Matthias Chauchat qu'ils tentent cette vaine réponse judiciaire à une séquence référendaire qu'ils ont perdu ?

Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que la province Nord est rattrapée par les dettes de la SMSP et que la chambre territoriale des comptes l'oblige à payer des centaines de millions de francs au titre de l'emprunt souscrit par la Société Minière et dont la province était garante.
Décidément, même s'ils président désormais le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, 2021 restera pour les indépendantistes comme une "annus horribilis"

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