La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

8 mars 2021 à 22:46
"Les emmerdes ça vole en escadrilles !"

"Les emmerdes ça vole en escadrilles" disait Jacques Chirac et ce n'est pas nous qui le démentirons !

Quelle semaine !

Après les attaques de requins, l'alerte tsunami, le cyclone Niran voici maintenant le Covid et le confinement !

Une succession d'événements qui laisse perplexe et appelle à des comparaisons bibliques, même si nous n'en sommes pas encore aux dix plaies d'Egypte.


La bonne nouvelle, dans ce tableau sinistre restera quand même la levée, jeudi, de l'alerte 2, sur l'usine du Sud.

Certes, elle est encore en phase de sauvegarde, mais la reprise d'activité sur site est espérée pour la mi-avril.

Une éclaircie bienvenue !

Et la métaphore météorologique n'est pas fortuite.

En Calédonie, il est fréquent que, comme dans les épisodes cycloniques, les crises politiques atteignent un paroxysme avant un apaisement spectaculaire que l'on n'espérait plus.

Hier, le soleil brillait sur toute la Calédonie après les violentes rafales et les dégâts de Niran.


Pour Vale NC, on n'en est pas encore au ciel bleu mais nous sommes passés, en quelques semaines, des violentes tensions de décembre avec les violences urbaines, les exactions sur le site, les agressions contre les gendarmes, les barrages et les contre-barrages, à la signature, jeudi, d'un accord sur la reprise de l'usine du Sud.

Après six mois de conflit, marqué par des oukases et des déclarations outrancières, on est arrivé à un accord qualifié de "gagnant/gagnant" dans lequel chacun a fait des compromis.


La grande innovation de cet accord politique – pour faire simple – c'est que les titres miniers reviennent à la Nouvelle-Calédonie et que l'exploitant procède à la location de la mine, moyennant le versement d'une redevance. Quant à la constitution de l'actionnariat, elle est plutôt complexe mais elle intègre Trafigura, à hauteur de 19% et les intérêts calédoniens y seront représentés à 51%. En l'état actuel du montage, on ne sait pas bien qui assure le financement même si Vale et l'Etat apportent une importante contribution.


On s'éloigne en tout cas de la doctrine nickel du nord et des revendications d'André Dang sur les massifs du Sud et on tourne la page de la nationalisation même temporaire pour trouver un accord qui associe les loyalistes et le FLNKS ainsi que ceux qui ont entrainé les indépendantistes dans ce combat, l'ICAN et le collectif "usine du Sud, Usine pays".


Et comme toujours, on se demande si la Nouvelle-Calédonie n'aurait pas pu faire l'économie de cette crise, avec ses milliards de dégâts et ses violentes tensions.

Mais comme pour les épisodes météorologiques, il faut sans doute atteindre l'exacerbation avant que les éléments se calment.


L'une des conséquences de la crise de l'usine du Sud, c'est la chute du gouvernement Santa. Pour la justifier, l'UC et l'UNI ont invoqué, notamment, le processus de vente de la VALE NC mais aussi la crise de la COVID 19.

Par un étrange enchainement de circonstances, il se trouve que, face à l'incapacité des indépendantistes à s'entendre pour élire un président du gouvernement, c'est Thierry Santa qui se retrouve aux commandes, à la tête d'un gouvernement démissionnaire, pour gérer cette nouvelle crise COVID qui frappe la Calédonie après la suite d'événements cataclysmiques que nous avons vécus ces derniers jours.


Certains diront qu'il n'y a pas de hasard…


Et après Jacques Chirac, nous nous hasarderons même à citer un autre président de la République. C'est Emmanuel Macron qui avait déclaré "nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux."

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