Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

1 mars 2021 à 12:03

Sébastien Lecornu veut une solution consensuelle. La formule a un petit goût de "madeleine de Proust" !

Mais qui a fait tomber le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ?
C'est quand même la question qui se pose alors que les trois membres UC ne voulaient pas démissionner mais qu'ils ont été contraints de le faire et alors que le président de l'UC déclare qu'il était de ceux qui préféraient que l’on attende, un peu, avant de démissionner.

Daniel Goa estime qu'il fallait se donner le temps de faire un certain nombre de choses et il ajoute : "Nous risquons de payer quelque peu notre précipitation, comme l'élection de mercredi a commencé à nous le montrer"__.
Une allusion à l'élection des onze membres du gouvernement qui s'est transformée en véritable fiasco pour l'Union calédonienne. Elle a non seulement perdu un siège au sein de l'exécutif – rendant plus difficile l'élection de son candidat à la présidence – mais elle a aussi, inutilement, humilié l'Eveil océanien en le faisant exclure du gouvernement.
Et on se demande toujours qui était à la manœuvre pour cette succession d'échecs, qui avait intérêt à précipiter les choses.

Quoi qu'il en soit, l'urgence c'est maintenant de trouver un président pour le 17ème gouvernement et tout le monde dit haut et fort, qu'il faut absolument y arriver. Jusqu'au ministre des Outre-mer, qui forme des vœux pour que le nouveau gouvernement puisse rapidement élire son président et prendre ses fonctions pour faire face aux nombreux défis du moment.

Plus facile à dire qu'à faire ! Et au vu des rodomontades de l'UC et de l'UNI, qui affirment chacun être prêt à aller jusqu'au bout, on pourrait s'engluer dans la crise politique.

On peut se consoler en rappelant qu'on en a vu d'autres et on peut sourire en voyant Calédonie ensemble se poser en donneur de leçons alors que le parti de Philippe Gomès a, précisément, été à l'origine des blocages les plus longs et les plus mémorables, dans la constitution des gouvernements.

Calédonie ensemble qui tente d'exister en sonnant le tocsin et en affirmant que le territoire traverse une crise budgétaire, minière et politique sans précédent.
Ce qui est bien avec eux, c'est qu'ils ont des éléments de langage et qu'il vous nous seriner, inlassablement, ce diagnostic tout en feignant de n'y être pour rien.
Les responsables, à leurs yeux, c'est forcément… l'Avenir en Confiance ! Et pas la crise sanitaire. Et pas les indépendantistes. Et pas le déficit abyssal créé par leur gestion calamiteuse.
Mais on ne sait pas qui ils convainquent encore…

L'urgence aujourd'hui, ce n'est pas de se plaindre de la crise mais de savoir comment on en sort parce que le temps court et que, des six mois utiles fixés par le ministre des outremers, il n'en reste qu'un. C'est début avril que le congrès peut demander l'organisation du 3ème référendum et il n'y a pas d'autre issue qu'un nouvel accord martèle Sébastien Lecornu qui le répète encore dans une tribune du Journal du Dimanche. Une tribune intitulée "Nouvelle-Calédonie, la voie du consensus".

"Les prochains jours seront décisifs" écrit le ministre qui réaffirme que l'Etat se tient prêt à discuter d'une nouvelle solution consensuelle. Une formule que l'on retrouve souvent sous la plume de Sébastien Lecornu et qui a un petit goût de "madeleine de Proust". La fameuse solution consensuelle que, pendant des années, Pierre Frogier a proposé de rechercher en expliquant qu'elle était plus conforme à l'esprit de l'Accord de Nouméa et qu'elle éviterait de se fracasser sur trois référendums qui n'étaient porteurs d'aucune solution d'avenir.

Le comble, c'est qu'au point où on en est, dans cette confusion générale, on pourrait avoir, et les trois référendums et la solution consensuelle !
On aurait juste perdu quelques précieuses années…

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