La fréquence aux couleurs de la France

VERITE CONTRE VERITE

12 avril 2023 à 19:09
VERITE CONTRE VERITE

Depuis le début de ce second procès, et d’ailleurs depuis le début du premier, le cœur de ce qui oppose Olivier Pérès à la veuve de sa victime, ce sont les menaces. Celles qu’Eric Martinez aurait proféré contre les enfants du chirurgien, et que Madame Martinez aurait relayé auprès d’Olivier Pérès, ce qu’elle conteste depuis le départ et encore aujourd’hui. La réalité de ces menaces n’est avérée par aucun document, et seuls les témoignages, les récits pollués ou non par la première instance peuvent étayer l’une ou l’autre des deux thèses.
En début d’audience, c’est une femme en larmes qui s’est avancée à la barre, évoquant le deuil toujours impossible d’un mari qui pourtant l’a trompée, et qui lui a menti sur son passé militaire. Elle affirme que malgré la mythomanie de son époux, malgré sa relation extraconjugale avec Mathilde Pérès, elle avait décidé de pardonner, et qu’elle avait tout entrepris pour qu’Olivier Pérès voit revenir sa femme, et que son mari à elle revienne à la maison. Et elle ne s’expliquait pas, dès lors, pourquoi l’affaire n’en était pas restée là, chaque couple tentant de se reconstruire de son côté.
Eric Martinez avait-il l’intention de vous quitter et de demander le divorce lorsqu’il fréquentait Mathilde ? Absolument pas répond Madame Pérès. C’est alors qu’un coup de théâtre survient, lorsque la défense donne lecture de transcriptions de conversations téléphoniques entre Eric Martinez et son épouse, lesquelles semblent accréditer l’idée qu’il avait prévu les conditions financières du divorce. Sauf que ces pièces, la partie civile n’en n’a jamais eu connaissance, et elle estime donc faussée la loyauté des débats.
La présidente Magherbi décidera finalement de poursuivre, et les débats tourneront autour du passé d’Eric Martinez. « Saviez-vous que sa première épouse avait demandé le divorce pour violences conjugales ? » Oui, elle le savait, et même s’il ne l’a pas obtenu, elle n’avait pas posé trop de questions. « Saviez-vous que son père avait été membre de l’OAS ? » Oui, mais ce n’était pas le genre d’homme auquel on pose des questions.
Etes-vous dans le déni lui demande alors un des trois avocats de la défense ?
« Je ne peux vous dire que ce que j’ai vu, entendu et vécu », répond-elle, mais elle ajoute : « Ce qui est triste, c’est que mon fils et moi ne connaissons toujours pas la vérité. »
Sur ce point précis, elle a raison.
Gilles Ménage

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