La fréquence aux couleurs de la France

Un émeutier tué à Thio

Le Procureur de la République souligne l'hostilité extrême de certains individus lourdement armés visant à affronter de manière délibérée les gendarmes

15 août 2024 à 08:23
centaure

Journée de fortes tensions et de violence à Thio où les forces de l’ordre ont subit des agressions d’une extrême intensité. Un émeutier a été tué, et un autre grièvement blessé. 
Dans un communiqué, le procureur de la République est revenu sur le déroulement des faits.

Tôt jeudi matin, les gendarmes ont entrepris de dégager les axes routiers aux abords de la commune de Thio, pour enlever quelques barrages résiduels sur les routes. Vers 6h, ils ont constaté qu’une vingtaine d’émeutiers avait entravé la RP4 en plaçant un engin de chantier sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager la chaussée et retirer l’engin lorsqu’elles ont été caillassées. Un gendarme a été blessé au visage et l’un des individus a été interpellé et placé en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique.  

Un peu plus tard, les émeutiers sont revenus à la charge. Mais cette fois-ci, ils ne se sont pas contentés de jeter des pierres : ils ont lancé des cocktails Molotov et tiré sur les gendarmes avec des armes à feu. Pour faire face à cette agression particulièrement violente, les gendarmes ont d’abord utilisé des grenades lacrymogènes. Mais les tirs par armes à feu ont redoublé contre les forces de l’ordre, qui ont fait usage de leur arme de service. Un émeutier a été touché au cou. Son pronostic vital était toujours engagé jeudi soir. 

Dix minutes plus tard, à 6h40, alors que les assaillants continuaient de tirer, un émeutier a été touché par un tir de riposte. Touché à la tête, il est décédé lors de son transport vers le CHT. Agé de 43 ans, il résidait à Thio.

Après ces violentes agressions, les échauffourées se sont prolongées toute la journée. 

Le procureur a indiqué que le parquet avait ouvert 3 enquêtes. 
La première , confiée à la brigade de gendarmerie de La Foa, concerne l’homme blessé au cou au début des affrontements et qui est toujours en garde à vue.  

Pour les 2 autres enquêtes, le parquet a saisi l’inspection générale de la gendarmerie pour savoir dans quelles conditions les gendarmes ont fait usage de leurs armes. Il s’agit de mener en toute objectivité, indique le procureur de la République, les investigations sur les circonstances de l’usage des armes par les forces de l’ordre, ce qui doit permettre au parquet d’apprécier cet usage constitue ou non une riposte légitime et proportionnée à l’attaque. 

Le procureur ajoute que les gendarmes étaient engagés pour libérer des voies de circulation illégalement entravées, dans l'objectif impératif écrit Yves Dupas, de préserver les libertés publiques pour l'ensemble des calédoniens, dont la première celle de circuler librement. 

A ce stade conclut-il, ces enquêtes reflètent une nouvelle fois l'hostilité extrême de certains individus lourdement armés   visant à affronter de manière délibérée les gendarmes dans l'exercice de leurs missions légitimes et à porter atteinte à leur intégrité physique.

Les installations de la SLN en feu
Incendie sur les installations de la SLN à Thio

Ces faits d’une extrême violence ont été accompagnés par de nombreuses exactions. Et une fois encore, les installations de la SLN en ont été victimes.  
"Des destructions qui ont lourdement touché les installations et les outils de travail, et qui menacent directement le devenir professionnel des salariés, sous-traitants, et toutes les activités induites autour de la mine sur Thio et Boulouparis" indique le directeur général de la SLN Guillaume Kurek. Plus de 2.000 personnes sont concernées et risquent d’être impactées directement par ces exactions menées par un petit groupe de personne souligne-t-il.  

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