Sceller le Pacte de Nouméa
C’est bien une refondation du modèle économique et sociale pour laquelle a plaidé Emmanuel Macron lors de son discours sur la place des Cocotiers. Le modèle actuel produit trop d’inégalité, selon le chef de l’Etat, et le nouveau modèle doit passer par la souveraineté industrielle, énergétique et agricole. Il va falloir d’abord faire bouger les lignes sur le nickel.
On a un premier travail à faire, c’est de réorienter une partie de notre production pour aller vers les bons produits et les bons débouchés. La deuxième chose c’est qu’aujourd’hui, aucune des trois usines n’est rentable. Pour être compétitif, il faut faire deux choses : bouger la doctrine nickel, parce que s’il y a zéro export, il y a peu de chance que ce soir compétitif pour les usines. Et il faut un peu bouger les équilibres de production. Ça ne fera pas plaisir à tout le monde, mais c’est une réalité. L’Etat pourra accompagner, mais je vous le dis sincèrement, ce n’est pas sérieux si on accompagne et si le travail sur l’export et les couts de production n’est pas fait.
La France est donc prête à s’engager aux côtés de la Calédonie pour rendre l’industrie métallurgique rentable et performante. Elle compte aussi s’engager sur un autre chantier, complémentaire du dossier Nickel : la refonte du système énergétique
L’autre pilier du modèle économique et social à refonder, c’est l’agriculture. Emmanuel Macron indique que l’Etat va continuer d’investir dans la recherche agroalimentaire pour aider plusieurs filières à innover et à pouvoir faire de la production plus compétitive. Mais pour lui, l’immense défi pour l’agriculture, ce sera le foncier et, si nécessaire, il faudra passer par des négociations.
Assurer la stabilité dans la Région
Le Chef de l'Etat a ensuite évoqué la stratégie Indopacifique et elle doit prendre en compte 2 aspects prioritaires : le climat et la défense. 2 axes sur lesquels la souveraineté française doit pleinement s’exercer. Emmanuel Macron a rappelé, sur le volet défense, qu’il allait promulguer dans quelques jours la nouvelle loi de programmation militaire. Elle prévoit le déploiement de 200 hommes supplémentaires mais aussi 18 milliards de francs d’investissements direct. Une stratégie indopacifique qui doit aussi associer les pays de la région. Et Emmanuel Macron a fait une annonce : "la construction d'une académie du Pacifique pour former des militaires de toute la région". La France entend donc avoir un rôle moteur dans la région. C’est une façon d’assurer la stabilité.
En conclusion de ce discours, Emmanuel Macron a déclaré "en 5 ans, nous avons fait beaucoup". Et il a donné un nom à l’ensemble des sujets qu’il a développé : le pacte de Nouméa.
"Ce pacte de Nouméa que nous scellons aujourd’hui, je m’y engagerai, comme je me suis engagé à vos côtés il y a 5 ans. Il nous faut avancer" a-t-il conclu.