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Procès Pérès : l'accusé a livré sa version hier

10 mars 2022 à 20:07
Procès Pérès : l'accusé a livré sa version hier

Olivier Pérès a livré sa version des faits avec force détails : l’emprise supposée d’Eric Martinez sur son épouse en le dénigrant peu à peu vis-à-vis d’elle ; la peur que ce dernier a déclenché chez lui de par ses récits de missions secrètes et sanglantes ; son arsenal d’armes. Puis il a accusé Laurence, l’épouse d’Eric, d’avoir usé d’hypnose sur lui et son épouse pour passer des messages. Ou encore de lui avoir dit qu’il allait recevoir un document qui lui ouvrirait les yeux et lui porterait l’estocade. Une vidéo qu’il aurait reçu, et n’aurait jamais réussi à voir… car effacée par mégarde.
Il a ensuite poursuivi sur sa certitude qu’il était en légitime défense, qu’Eric Martinez l’a chargé lorsqu’il est venu vers lui avec un fusil. Que c’était pour lui un combat à mort, qu’il se devait d’aller au bout, de donner le coup de grâce. Ce qui fera dire au président Billon, « vous défendez un concept novateur : la légitime attaque ».


Puis après une pause à la mi-journée, et sur le conseil très certainement de son avocat, Olivier Pérès a manifesté pour la première fois en 4 jours de la compassion pour la veuve et le fils de la victime mais sans jamais employer le mot de regrets.


Une repentance à laquelle n’a pas cru les deux avocats des parties civiles qui ont ensuite plaidé. Maîtres Martin Calmet et Isabelle Mimran ont tenté de démontrer aux jurés qu’il ne s’agissait en fait que d’un dossier simple, banal, celui « d’un mari cocu qui va tuer l’amant ou l’ex-amant de sa femme. » Et d’ajouter « ça arrive partout, souvent, dans toutes les couches de la société. Tout le reste c’est de l’enfumage ».
Ils ont ensuite rappelé qu’il n’y avait dans le dossier que les dires de l’accusé, et aucune preuve de menaces.
Un homme dépeint comme un compétiteur, qui ne perd pas, narcissique, au sentiment de toute puissance. Pour eux, il n’y a pas de doute, Olivier Pérès s’est préparé, il a attendu l’heure de sortie de Martinez pour l’abattre, en rappelant qu’il boit un thé, fume un cigare avant de partir par un chemin inhabituel et de cacher l’arme.
Des plaidoiries de la partie civile qui vont dans le sens que le manipulateur n’est pas celui qu’on croit. Les avocats ont fustigé également le comportement d’Olivier Pérès tout au long de l’instruction et des débats et indiqué que tout a été fait pour la salir la famille Martinez durant 3 ans. Et de rappeler, enfin, que la justice est la même pour tout le monde.


Il appartient à présent à l’avocat général Christian Pasta de présenter ses réquisitions pour le ministère public ce matin à partir de 08h puis à la défense, représentée par Maître Loïc Henriot, de plaider notamment la légitime défense. On rappellera qu’Olivier Pérès conteste la volonté d’homicide mais reconnait les coups mortels. Le verdict devrait vraisemblablement être connu dans l’après-midi.

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