Passer d'une confrontation stérile à une conjugaison vertueuse
Au deuxième jour de leur visite sur le territoire, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet se sont exprimés devant le congrès. Ils appellent à construire un avenir apaisé.
Temps fort de cette visite, mardi matin, Gérard Larcher et Yaël Braun Pivet se sont adressés aux élus du congrès, lors d'une séance solennelle, après avoir été accueillis par la présidente du congrès Veylma Falaéo qui a remercié les deux présidents pour leur visite sur le territoire alors que leurs deux assemblées sont en session budgétaire. C'est la présidente de l'Assemblée nationale qui s'est exprimée en premier.
Yaël Braun Pivet a souligné que cette mission conjointe est historique car jamais auparavant les présidents des deux chambres du Parlement n’avaient uni leurs forces et leurs légitimités dans un déplacement commun, en s’engageant ensemble sur le terrain. Aux élus, Yaël Braun Pivet déclare "vous êtes les garants de ce destin commun. C’est à vous qu'il appartient d’en écrire l’avenir, c'est vous qui tenez la plume." Et elle trace les grandes lignes de cette méthode en déclarant notamment qu'il s’agit de dessiner, "les contours d’une future souveraineté qui se conjugue au pluriel et dans laquelle chacun trouve sa place et sa reconnaissance mutuelle."
La présidente de l'Assemblée Nationale appelle aussi à être lucide en évoquant les déflagrations du 13 mai qui ont rouvert des plaies anciennes. "Le Caillou est endeuillé, épuisé, exsangue. Le tissu humain de la Nouvelle-Calédonie s’est déchiré, constate la présidente de l'Assemblée nationale. Son tissu économique a subi, quant à lui, un effondrement sans précédent et Yaël Braun Pivet revient sur les conséquences désastreuses des émeutes sur les entreprises, les familles, les communes et les collectivités calédoniennes. Elle affirme que les calédoniens pourront compter sur son appui quand il faudra alléger le fardeau de ces milliers d’habitants du Grand Nouméa. "Mais, ajoute-t-elle, reconstruire l’économie nécessitera tout d’abord de reconstruire durablement la confiance."
La présidente de l'Assemblée nationale affirme encore que rien n'est dicté ou dirigé depuis Paris. "Le destin de la Nouvelle-Calédonie est entre les mains des Calédoniens, entre vos mains. Nous ne demandons qu’une chose : que ce dialogue se déroule dans un esprit de responsabilité et de dignité."
Je veux être claire : rien n'est dicté ou dirigé depuis Paris.
Le destin de la Nouvelle-Calédonie est entre les mains des Calédoniens, entre vos mains.
Le président du Sénat a commencé son propos en rendant hommage aux victimes des violences de mai et en saluant le rôle des forces de l'ordre et du haut-commissaire avant d'assurer la Nouvelle-Calédonie de la solidarité nationale.
Gérard Larcher qui évoque aussi le nickel pour affirmer que toutes les énergies calédoniennes doivent converger avec celle de l'Etat pour donner un nouvel élan et une ambition renouvelée à cet enjeu prioritaire. Si on y arrive cela sera, selon le président du Sénat, la preuve que notre unité peut surmonter une crise mortifère.
Il évoque ensuite les événements de mai en parlant notamment d'une crise d'identité qui sape les fondements mêmes qu'une génération avait construit.
Il parle d'une jeunesse qui peine à trouver sa place et de l'instrumentalisation d'une partie de cette jeunesse mais il ne faut pas occulter, dit-il, que les responsables politiques ont failli
Sa conviction, c'est que le chemin ne s'est pas arrêté en mai dernier et qu'il se prolonge. Gérard Larcher est persuadé que le congrès peut être l'un des acteurs du dialogue mais il rappelle qu'il y aura des élections dans un an et que les futurs élus seront les responsables
Il faut passer d'une confrontation stérile à une conjugaison vertueuse
Gérard Larcher affirme que l'Assemblée Nationale et le Sénat seront là pour jouer les facilitateurs et il rappelle ses propos de 2016 sur la souveraineté, en précisant qu'il ne faut pas avoir une conception trop doctrinale de cette notion de souveraineté.
Le président du Sénat conclut en appelant à un projet de conciliation et en invitant les calédoniens et leurs élus à ne pas se laisser piéger par les formules toutes faites