Olivier Pérès demande sa mise en liberté
L'homme qui a été condamné en appel à 15 ans de réclusion criminelle est sorti ce matin du fourgon cellulaire, menottes aux poignets, pour se présenter devant les trois magistrats professionnels de la chambre de l'instruction, pèse à peine cinquante kilos. Olivier Pérès est atteint d'une maladie orpheline qui depuis de nombreuses années l'empêche de se nourrir normalement, et malgré les médicaments, notamment la morphine, administrés au Camp-Est, le chirurgien est en très mauvaise santé. L'évidence s'impose à toutes les parties. Ce n'est pas la première fois qu'Olivier Pérès fait une demande de remise en liberté. Elle avait été accordée quelques temps avant son procès en appel, ce qui lui avait permis de se soigner pendant plusieurs semaines dans un centre de rééducation. Depuis sa condamnation en appel, plusieurs solutions lui ont été proposées, comme un transfèrement à Koné ou même en métropole. Options refusées par le chirurgien qui considère qu'il ne peut être soigné qu'à Nouméa. L'expertise médicale ordonnée par la cour d'appel est quant à elle claire dans ses conclusions : l'état de santé d'Olivier Pérès est incompatible avec la détention dans les conditions constatées. Dès lors plusieurs solutions s'offrent aux magistrats : une remise en liberté sous contrôle judiciaire, ou sous bracelet électronique. Ou bien un maintien simple en détention. Mais l'avocate d'Olivier Pérès, Me Cécile Morescot, insiste sur l'urgence de la décision.
La cassation, l'avocat général Christian Pasta, qui avait obtenu la condamnation d'Olivier Pérès pour assassinat en première instance, n'y croit pas une seconde, mais il dit aussi devant la chambre de l'instruction qu'il ne croit pas à une tentative de fuite d'Olivier Pérès et que dès lors il ne s'opposera pas à une remise en liberté pour raisons de santé. Mais il prévient : "si la cour de cassation rejette votre pourvoi monsieur Pérès, la condamnation deviendra définitive, et vous devrez purger votre peine comme n'importe quel condamné." L'avocat de la famille Martinez, Me Martin Calmet, qui s'oppose pour sa part à la remise en liberté, ne dit pas autre chose.
Ce matin devant les magistrats professionnels Olivier Pérès était tenté de refaire le procès. "Je suis à la fin de ma vie, a-t-il dit, mais je veux rester vivant pour que la vérité soit enfin établie." La chambre de l'instruction rendra sa décision mercredi prochain, le 28 juin.
