Monique : la stèle de l'union
Ce sont des moments de communion qui vous prennent presque par surprise, lorsque les communautés se retrouvent à l'évocation d'un deuil irréparable. Sur le quai près du marché de Nouméa, les familles des 126 disparus de la Monique sont silencieuses et observent les 126 chaises vides qui ont été disposées à côté d'elles et portent chacune le prénom d'une victime. 70 ans jour pour jour après le drame de la disparition du caboteur, une stèle, enfin, va être dévoilée à Nouméa. Après la coutume. Après les discours du président de l'association, Louis-José Barbançon, de la maire de Nouméa, Soinia Lagarde, du président du gouvernement, Louis Mapou, et du haut-commissaire Louis Lefranc, la foule a marché vers le quai, rythmé par le chant de la Monique interprété par les enfants de Maré. Puis c'est le maire de Maré, Marylin Sinéwami et celui de Nouméa qui ont dévoilé cette stèle, une flamme en bois que parcourent en l'entourant des petits personnages de métal qui se donnent la main. Sur le socle, les noms des 126 victimes et leur commune d'origine.
En fin de cérémonie, les participants et les enfants de Maré ont jeté 126 roses blanches dans le bassin du quai des caboteurs. Longtemps, les familles ont cherché en silence sur le monument le nom d'un proche. Quant à la stèle, elle a été sculptée dans le bois du Cali Cadra géant qui avait été déraciné de la cour de la mairie de Nouméa.