Manuel Valls en Calédonie la semaine du 18 août
Après le 45ème congrès du FLNKS, le ministre des outremer se dit déterminé à mettre en œuvre l’accord de Bougival et son agenda, et à créer les conditions pour que la Nouvelle-Calédonie retrouve, enfin, la stabilité, la paix, la confiance et la réussite qu'elle mérite.

Dans un long message sur Facebook, le ministre des outremer fait le point de la situation après l'annonce du rejet de l'accord de Bougival par le FLNKS :
« Ce samedi 9 août s’est tenu le Congrès du FLNKS. Tout porte à croire qu’il aurait été décidé un rejet de l’accord de Bougival.
J’attends cependant les expressions et les textes officiels ainsi que la composition de la nouvelle délégation en charge de la discussion avec le gouvernement.
Je regretterais que, dans sa nouvelle configuration - après le retrait des partis historiques Palika et UPM - le mouvement ait choisi de tourner le dos à l’accord de Bougival, signé par ses représentants en toute connaissance de cause.
L’accord de Bougival n'est pas tombé du ciel. Il est un compromis historique, fruit de mois de travail depuis février, d'échanges difficiles, avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS conduite par Emmanuel Tjibaou. Chacun y a apposé sa signature.
Le texte prévoit l'instauration d'un État de la Nouvelle-Calédonie. Doté de la capacité d'auto-organisation à travers une loi fondamentale et de la compétence en relations internationales dans son champ de compétences, il pourra être reconnu par la communauté internationale.
L'accord institue aussi une nationalité calédonienne. Le transfert de compétences régaliennes est encadré par un mécanisme initié par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie et validé par les Calédoniens eux-mêmes.
Aujourd'hui, il doit être éclairé, approfondi, précisé, complété. C'est l'objet du comité de rédaction que j’ai proposé.
C'est dans ce cadre que pourra être clarifié l'esprit de l'accord, en particulier sur l'identité, la place et le rôle fondateur du peuple kanak dans l'histoire et l'avenir du territoire.
Sur les accords passés, le texte est explicite : son préambule réaffirme avec force que les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa
« sont des acquis historiques à partir desquels une nouvelle page doit s'écrire ». Il affirme
également, sans ambiguïté, que « les dispositions de l'Accord de Nouméa qui ne sont pas contraires au présent accord demeurent en vigueur».
Ce sera aussi l'occasion de lever certaines craintes, notamment celle que suscite la réforme du corps électoral, qui est à la fois une exigence démocratique et le résultat de concessions réciproques.
Je veux saluer l’esprit de responsabilité de tous, les partisans du maintien dans la France avec les Loyalistes et le Rassemblement, le bloc central avec Calédonie Ensemble et l’Éveil Océanien et les indépendantistes, comme l’UNI-Palika, qui ont tous choisi d’honorer leur signature et de défendre l’accord de Bougival. C’est un choix courageux. C’est un pari sur l’avenir. Celui de la confiance.
Je me rendrai en Nouvelle-Calédonie la semaine du 18 août. Pour rassembler. Pour écouter. Pour réunir tous ceux qui refusent l'affrontement stérile. Et qui veulent avancer, ensemble, sur le seul chemin possible : celui du consensus.
Je rencontrerai toutes les délégations politiques, le Sénat coutumier, la société civile, les forces économiques et sociales, et le plus de Calédoniens possible.
Je ne me résigne pas. Ma porte restera ouverte. Le dialogue, c'est la seule issue. Mais je le dis une nouvelle fois sans détour : refuser l'accord, c'est faire le choix du pourrissement et de la confrontation. Et ce sera l’échec pour tous. Sans compromis, pas de reconstruction durable, pas de véritable reprise économique, et les fractures sociales et sanitaires ne feront que s'aggraver.
Aux Calédoniennes et aux Calédoniens, je veux dire que nous ne laisserons pas l'incertitude peser. L’État doit être garant de la justice pour tous comme de l’exercice de la démocratie qui ne peut pas vivre sous les menaces de violences.
Plus que jamais, je suis déterminé à mettre en œuvre l’accord de Bougival et son agenda, et à créer les conditions pour que la Nouvelle-Calédonie retrouve, enfin, la stabilité, la paix, la confiance et la réussite qu'elle mérite. »