La fréquence aux couleurs de la France

Mali. Le Général Barrera réagit

22 juillet 2021 à 21:09
Mali. Le Général Barrera réagit

13 soldats français ont été tués au Mali au cours d'une opération de combat dans une collision entre deux hélicoptères. Les deux appareils, un Cougar et un Tigre, se sont heurtés à très basse altitude alors qu'ils venaient d'engager le combat en renfort des troupes au sol contre un groupe de djihadistes. Parmi les victimes figuraient notamment le capitaine Chomel de Jarnieu, fils de l'ancien numéro deux de la Marine Nationale, et le lieutenant Pierre Bockel. Pilote du Cougar, Pierre Bockel était le frère de François Bockel, qui a passé plusieurs années en Nouvelle Calédonie comme chef du service des relations extérieures du gouvernement. Et le fils de l'ancien Ministre et Maire de Mulhouse, le Sénateur Jean-Marie Bockel.


La nouvelle de ce drame a bien sûr profondément ému la communauté militaire dans son ensemble. En Nouvelle Calédonie un hommage solennel aux 13 victimes a été rendu ce matin en interne par les forces armées. Hommage auquel se sont associés une quarantaine d'officiers et de sous-officiers étrangers présents à Nouméa pour préparer le futur exercice Croix du Sud. 


En fin d'après-midi le général Barrera, commandant supérieur des forces armées de Nouvelle Calédonie a accepté de nous faire part de son sentiment. "C'est un choc. Et même si nous sommes loin, nous avons une pensée toute particulière pour nos 13 frères d'arme, six officiers, six sous-officiers, un militaire du rang. Et puis nous avons une pensée toute particulière pour ceux qui sont en opération à leurs côtés. Nous pensons bien évidemment à leur famille, aux veuves et aux orphelins que tous ces officiers, sous-officiers, militaire du rang laissent.


La collision des hélicoptères s'est passée pendant la nuit. Ce que je voudrais dire, c'est qu'il ne faut pas considérer cette affaire comme un accident. Ce n'est pas un accident. Les militaires sont morts au cours d'une opération, au cours d'une action de combat et ce ne sont pas des victimes, ce sont d'abord des héros puisqu'ils sont morts en opération et ils sont morts pour la France.


Il y a une grande solidarité. J'ai lu que le chef d'Etat Major des Armées avait décollé pour Gao. Bien évidemment il y aura un hommage national présidé par le président de la République et puis ensuite dans les unités le deuil sera fait. Nous savons accompagner nos morts parce que c'est naturel et c'est nécessaire de faire le deuil. Et puis nous savons aussi accompagner leur famille parce que là aussi il y a un grand vide.


On est toujours révolté face à la mort, mais effectivement ce qui fait notre singularité militaire c'est l'emploi délibéré de la force. On peut donner la mort, mais on peut la recevoir. Lorsqu'on s'engage dans l'armée, c'est ce que je rappelle souvent aux jeunes qui veulent s'engager, c'est de bien réfléchir à leur engagement parce qu'il peut être synonyme de don de sa vie jusqu'au sacrifice suprême. Donc ça il faut vraiment bien le prendre en compte parce que ce n'est pas un métier comme les autres."


Le gouvernement de la Nouvelle Calédonie exprime sa profonde tristesse dans un communiqué à la suite de ce drame et s'associe à la Nation pour rendre hommage à ces soldats investis dans la lutte contre le terrorisme. L'ensemble des membres du gouvernement se joint à la douleur des familles et de leurs proches et leur adresse ses plus sincères condoléances.

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