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Les chiffres 2018 de la délinquance

22 juillet 2021 à 17:36
Les chiffres 2018 de la délinquance

2018 a été en effet l'année du lancement sur l'ensemble du territoire national de la police de sécurité du quotidien, qui s'appuie sur deux axes : le renforcement de la présence policière sur la voix publique, et un contact plus étroit avec les populations des zones sensibles. En Nouvelle Calédonie le secteur de Pierre Lenquette-Montravel-Tindu a été retenu comme "quartier de reconquête républicaine" et bénéficie à ce titre de moyens renforcés depuis le 1er septembre dernier. Depuis sa création, le groupe de sécurité de proximité a procédé à 166 interpellations. 63% des personnes arrêtées étant des habitants du quartier. Par ailleurs 2 délégués à la cohésion police/population ont été recrutés. Ils sont chargés de recueillir les demandes des commerçants et des habitants en matière de sécurité.


Quant aux chiffres de la délinquance pour 2018, le haut-commissaire les juge "encourageants". Après plusieurs années de hausse consécutive, les atteintes aux biens, c'est-à-dire les cambriolages et les dégradations sont en baisse de 1,7%. Seuls les vols de voitures sont en augmentation avec 1500 faits en 2018, soit une augmentation de 5,9% sur l'ensemble du territoire, malgré une baisse de près de 10% en zone police. Enfin, les atteintes aux personnes augmentent de 4,8%, sachant que 80% des victimes de ces violences sont des femmes, ou des enfants. 


Et justement ce sont les mineurs qui sont au centre des préoccupations de ce bilan car les chiffres que nous a confirmés ce midi le procureur de la République Alexis Bouroz sont très inquiétants.


Autre phénomène inquiétant constaté tout au long de l'année : la recrudescence des violences à l'égard des gendarmes. Là encore le bilan 2018 est lourd avec plus de 50 blessés, nous a dit le général Christophe Marietti qui commande la gendarmerie en Nouvelle Calédonie.


La gendarmerie dont la zone de surveillance est de 18 000 km2 a désormais pour objectif fixé par l'Etat de consacrer 20% de son temps d'activité opérationnelle à la répression des délits routiers.


Bilan sécurité routière


La mortalité sur les routes calédoniennes est tout simplement 4 fois supérieure à la moyenne métropolitaine. C'est une réalité qui n'a pas évolué depuis vingt ans et au-delà de cette triste récurrence, avec 52 morts en 2018, les accidents ont augmenté de 20% et le nombre de blessés de 15% en un an. Mais un chiffre fait froid dans le dos, écoutez-bien : les infractions routières en lien avec l'alcool ont augmenté en un an de 63% en 2018, et les gendarmes ont relevé 8 525 excès de vitesse sur le territoire cette année. 


Au-delà des actions menées par tous les acteurs de la société civile en matière de sécurité routière, faut-il alors envisager des mesures plus radicales même si elles risquent d'être impopulaires ? Baisse de la vitesse sur les routes ou encore permis à points pourraient être des pistes selon le Haut-Commissaire Thierry Lataste.


La question est donc posée et le débat ouvert même si le dernier mot reviendra aux élus.  Et même si l'Etat a son mot à dire, car c'est lui qui mobilise les gendarmes et les policiers sur des actions qui demandent un temps considérable, temps qui serait sans doute mieux employé à d'autres missions de lutte contre la délinquance.

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