Législatives : Décryptage avant le 2nd tour
La glorieuse incertitude des rendez-vous politiques.
Dans les deux circonscriptions, on assiste à un duel loyaliste/indépendantiste et certains y voient un remake des récents référendum d'autodétermination.
Dans la première circonscription, Philippe Dunoyer de "Ensemble pour la majorité présidentielle" est face à Wali Wahetra du FLNKS, indépendantiste et nationaliste.
Dans la seconde circonscription, c'est un face-à-face entre Nicolas Metzdorf de "Ensemble pour la majorité présidentielle" et Gérard Reignier du FLNKS, indépendantiste et nationaliste.
Dans les deux cas, c'est le candidat loyaliste qui est arrivé en tête mais dans un contexte de participation très faible et la mobilisation sera un élément déterminant pour ce second tour de scrutin.
Dimanche dernier, dans la 1ère circonscription, la participation a été de 31,02%, dans la seconde, elle a été de 33,70% et on peut s'attendre à une hausse de la participation pour le second tour dans un contexte de débat entre indépendantiste et loyaliste.
Cela avait été le cas il y a 5 ans, dans la seconde circonscription où un duel opposait Philippe Gomès à Louis Mapou et où la participation avait bondi de 15 points.
Dans la première circonscription, il y a 5 ans, la participation avait augmenté également au second tour mais de 4 points seulement pour un face-à-face entre Philippe Dunoyer et Sonia Backès.
Le résultat dépendra de la participation mais aussi des reports de vote
Chez les indépendantistes, c'est la mobilisation qui peut faire la différence. Dans la 1ère circonscription, Wali Wahetra obtient 6360 voix soit 21,57% des suffrages exprimés mais c'est une candidate d'union et il n'y avait aucun candidat indépendantiste face à elle. Ce n'est donc pas là qu'elle peut trouver un réservoir.
Philippe Dunoyer est arrivé e, tête avec 11 982 voix et 40,83% des suffrages exprimés.
Le député sortant est en ballotage favorable et il peut compter sur les reports d'une partie des voix qui se sont portés sur ses concurrents du premier tour.
Virginie Ruffenach du Rassemblement, qui a obtenu 4102 voix, a appelé à voter pour lui.
Pas de consigne de vote en revanche de la part de Pascal Lafleur qui a totalisé 2171 voix, ni de Joël Kasarherou qui a obtenu 1461 voix.
Quant à Olivier Cuenot du Rassemblement national, il appelle à l'abstention.
Cela fait que, malgré son avance, Philippe Dunoyer reste très prudent et affirme que rien n'est joué.
Et dans la seconde circonscription, le suspense est encore plus grand
La seconde circonscription avec ses 122 000 électeurs est toujours incertaine et il y a 5 ans, on se souvient que la campagne avait été extrêmement vive et que Philippe Gomès n'avait été élu qu'avec 5000 voix d'avance.
Il avait recueilli 28 557 voix et 54,95% des suffrages exprimés quand Louis Mapou avait obtenu 23 413 voix et 45,05% des suffrages exprimés. Le candidat indépendantiste qui était arrivé en tête au premier tour avait plus que doublé son score au second tour.
Le cas de figure est différent cette année. Nicolas Metzdorf le candidat loyaliste est arrivé en tête avec 13 552 voix et 33,71% des suffrages exprimés.
Mais il est talonné par Gérard Reignier qui a recueilli 13 175 voix soit 32,77% des suffrages exprimés. Un écart de seulement 377 voix.
Plus encore dans la seconde circonscription, ce sera une question de mobilisation et de reports.
Gérard Reignier peut compter sur le report des voix de Muneiko Haocas qui a recueilli 1362 suffrages.
Nicolas Metzdorf bénéficie du soutien de Thierry Santa du Rassemblement qui a obtenu 8758 voix.
Là aussi, la candidate de Construire autrement ne donne pas de consigne de vote et le candidat du Rassemblement national, Alain Descombels, qui a obtenu 1600 voix appelle à l'abstention.
On s'attend donc à un scrutin extrêmement serré dans la seconde circonscription où l'on a l'habitude de ces duels indépendantiste/Loyaliste.
Dans la première circonscription, en revanche, on n'avait pas connu une telle affiche depuis 2007.
Le résultat de ces législatives est donc très incertain cette année.
Mais encore une fois c'est la capacité de chaque candidat à mobiliser son camp qui fera la différence.