La fréquence aux couleurs de la France

Le souhait fort que le choix des calédoniens soit celui de la France

20 octobre 2021 à 22:52
Le souhait fort que le choix des calédoniens soit celui de la France

Le sénateur Pierre Frogier a interrogé le Premier ministre mardi, à Paris, lors de la séance des questions au gouvernement. Il a d’abord évoqué la crise des sous-marins et regretté que l'exécutif n'ait pas donné "plus de consistance à cette stratégie indo pacifique qui ne relève que de l’incantation" Pierre Frogier a interpellé le le Premier ministre, en fustigeant "l’indifférence générale qui a régné en métropole sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie " et "le dogme de la neutralité de l’Etat".
Le Premier ministre a répondu à Pierre Frogier que son gouvernement n’est pas indifférent à la situation, qu’il a fixé la date du 12 décembre pour la 3ème consultation et éclairé le choix des calédoniens avec le document sur les conséquences du oui et du non.
Jean Castex a aussi déclaré que le gouvernement avait réaffirmé à plusieurs reprises le "souhait fort que le choix des Calédoniens soit celui de la France",lors du référendum du 12 décembre.
Le Premier ministre a aussi indiqué que le gouvernement est pleinement mobilisé et qu'il enverra prochainement un détachement du service de santé des armées sur le territoire pour renforcer les capacités de l’hôpital avec 5 lits supplémentaires.


La question posée par le sénateur Pierre Frogier



Monsieur le Premier ministre,


L’annulation récente du "contrat du siècle" vécue comme un camouflet vient nous rappeler que le déplacement du centre de gravité du monde de l’océan Atlantique vers le Pacifique, pressenti depuis plusieurs décennies, est désormais une réalité.
Une nouvelle partie du "Grand Jeu" se joue entre les États-Unis et la Chine dans cette zone redéfinie en tant qu’Indopacifique.
Washington y soutient et mobilise ses alliés et partenaires affinitaires afin de contrer l’expansionnisme de Pékin.
Peut-on le lui reprocher ? Doit-on s’en étonner ?
Certes la vocation de la France est de demeurer puissance d’équilibre. Mais ne fallait-il pas donner plus de consistance à cette stratégie indo pacifique qui ne relève que de l’incantation ?
Pourquoi ne pas affirmer que les collectivités françaises d’Océanie assurent à la France un statut de puissance riveraine afin que sa voix compte dans la conversation stratégique ?
Pourquoi ne pas affirmer que disposant d’une superficie terrestre importante, assortie de ressources minérales significatives la Nouvelle Calédonie est au cœur de cette partie du Pacifique où se décide, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, l’issue de la partie de jeu de go entre puissances rivales ?

Pourquoi ne pas reconnaître qu’étant limitrophe de l’Australie elle offre à la France, et à l’Union Européenne une frontière commune avec cette île-continent ?
Monsieur le Premier ministre, l’indifférence générale qui a régné en métropole sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie donne la mesure de notre inconscience.
Mais ayant vous-même élevé le dogme de la neutralité de l’Etat au-dessus de toute considération pratique de sérieux et de responsabilité, vous avez réduit la vision de la France dans la zone à un face à face entre les indépendantistes et la méchante puissance colonisatrice.

Monsieur le Premier ministre, que dites-vous à nos alliés qui considèrent que l’indépendance de la Nouvelle Calédonie aura des conséquences décisives pour leur avenir et celui du Pacifique ouest ?
A cette occasion, je vous demande d’avoir une pensée pour nos compatriotes qui, quelle que soit leur origine rediront le 12 décembre, leur amour de la France pour que nos valeurs perdurent au travers des océans.


En direct