Le parquet s'oppose à la remise en liberté de Christian Tein
Les juges d'instruction chargés de l'enquête ont décidé la libération sous contrôle judiciaire du leader de la CCAT mais le ministère public s'y est opposé et c'est la cour d'appel qui va devoir trancher.

Le leader de la CCAT et président du FLNKS a été remis en liberté, sous contrôle judiciaire, hier, par les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les violences insurrectionnelles qui ont débuté en mai 2024. Mais Christian Tein n'est pas encore à libre parce que le parquet de Paris s'y est opposé et c'est la cour d'appel qui va devoir trancher.
Après la décision du juge, le ministère public a en effet déposé un référé-détention et, dans l'immédiat, Christian Tein, va rester en prison.
Il est en détention provisoire au centre pénitentiaire de Mulhouse depuis près d'un an. Il y a été transféré en juin 2024.
On sait que le dossier a été dépaysé en janvier et c'est le 27 mai dernier que les trois juges d'instruction ont interrogé Christian Tein avant d'accepter, hier, sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre en Nouvelle-Calédonie et d'entrer en contact avec 13 autres protagonistes du dossier.
Les magistrats ont notamment estimé qu'à ce stade de la procédure, il n'est pas démontré que Christian Tein, ou d'autres mis en examen, auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent. Ils relèvent notamment que l'érection de barrages est fréquente, en Nouvelle-Calédonie et qu'il est imputable tant aux militants indépendantistes qu'aux voisins vigilants.
Selon une source proche du dossier, l'étude des supports informatiques de Christian Tein n'aurait pas révélé, à ce stade, d'élément incriminant.
Le parquet s'est donc opposé à cette libération, en estimant que Christian Tein a occupé une place centrale comme commanditaire d'un plan d'actions violentes contre l'Etat en trois phases visant à déstabiliser les entreprises et commerces, les administrations et les services de l'Etat par la commission de nombreuses exactions contre les biens et les personnes.
Pour le ministère public, Christian Tein pourrait vouloir se soustraire à la justice grâce à des complices, s'il parvenait à rejoindre la Nouvelle-Calédonie grâce à sa remise en liberté.
C'est maintenant un juge de la cour d'appel de Paris qui doit trancher. Il a 48 heures pour dire s'il suspend ou non les effets de l'ordonnance de mise en liberté.
S'il suspend cette mise en liberté, Christian Tein restera en détention jusqu'à l'audience à la chambre de l'instruction, qui est prévue dans les dix jours, et qui devra, à son tour, confirmer ou infirmer la remise en liberté.
Au moins trois autres membres de la CCAT, détenus en métropole, Dimitri Qenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane, ont bénéficié de la même décision de libération de la part des juges d'instruction mais de la même manière, le parquet s'y est opposé.
Rappelons que, de son côté, Frédérique Muliava a été autorisée, vendredi, à quitter la métropole et à rentrer à Nouméa.