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Le dossier nickel : les choses avancent, mais rien n'est réglé !

19 janvier 2024 à 08:12
Le dossier nickel : les choses avancent, mais rien n'est réglé !

Le groupe de travail dédié, mis en place après le passage du ministre de l’économie et des finances Bruno Lemaire vient de se réunir pendant 3 jours. Il regroupe, je vous le rappelle, les représentants de l’Etat et les experts de l’Inspection Générale des Finances, les collectivités et institutions calédoniennes – c’est-à-dire le gouvernement, le Congrès et les 3 provinces – les industriels – SLN, KNS et Prony Ressources – et leurs actionnaires, et enfin les syndicats professionnels. Et au terme de ces 3 jours de travail, ce groupe nickel publie ce vendredi un communiqué en demi-teinte.


Des avancées substantielles


Un projet de pacte nickel a été consolidé peut-on lire dans ce communiqué. Mais demeurent des réserves exprimées par certaines parties prenantes sur nombre de points poursuit-il. Il appartient désormais à chaque partie concernée de se prononcer de manière formelle sur le projet. En clair, le projet posé sur la table ne rencontre pas l’adhésion de tout le monde.
A cela s’ajoute la détérioration actuelle des cours du nickel, notamment – note le communiqué – sous l’effet importante de l’offre en provenance d’Indonésie, qui laisse un besoin de financement d’envergure non couvert à ce stade pour l’année 2024, même si les mesures envisagées au terme du pacte nickel sont de nature à permettre une réduction du besoin de financement des entreprises à travers divers leviers ajoute le communiqué. Précision que les leviers cités sont un meilleur accès au domaine minier, se traduisant par un meilleur niveau de production, des exportations de minerai ou encore la réduction de la facture énergétique à travers une subvention cofinancée par l’Etat et les collectivités Calédoniennes.
On comprend ainsi que l’Etat et les collectivités ont du mal à aller plus loin. D’ailleurs, le communiqué ajoute que les entreprises ont été invitées à encore optimiser leurs plans d’affaires pour réduire ce besoin de financement qualifié de résiduel et à la lumière de l’ensemble des efforts accomplis, il a été demandé aux actionnaires de référence des entreprises métallurgiques d’examiner les conditions dans lesquelles ils pourraient apporter leur soutien pour couvrir ce besoin.
Le groupe de travail poursuivra ses discussions conclue le communiqué et se réunira pour finaliser le projet de pacte. Cette volonté est partagée par l’ensemble des parties prenantes. Fin de citation. Si le travail de ces 3 derniers jours a donc permis des avancées, on comprend qu’il reste des points importants à clarifier et un effort supplémentaire demandé aux industriels et à leurs actionnaires.


Le cas Prony


Le cas particulier de Prony Ressources a aussi été évoqué lors des rencontres du groupe de travail Nickel. Et on apprend que Prony Ressources a engagé la recherche d’un nouveau partenaire. C’est ce qui est mis en avant dans un communiqué, publié lui aussi ce vendredi à l’issue des 3 jours de rencontre du groupe de travail. Communiqué signé par la Province sud, le Haut-Commissariat et Prony Ressources.
Il est d’abord souligné que Prony Ressources diffère à plusieurs titres des 2 autres opérateurs métallurgiques Calédoniens, parce que sa structure actionnariale est dépourvue d’un actionnaire de référence, que le procédé hydro-métallurgique la rend moins dépendantes aux prix de l’énergie et qu’enfin le produit sorti de l’usine alimente la filière des batteries électriques, à contrario des deux autres structures qui produisent du ferro-nickel. Les signataires de ce communiqué ajoutent que la pérennisation de l’outil nécessite de travailler sur une révision de l’actionnariat de l’entreprise en recherchant un actionnaire de référence disposant de meilleures capacités financières pour l’accompagner sur le long terme. Et le communiqué souligne que la recherche d’un nouveau partenaire est d’ores et déjà engagée. Et que, compte-tenu des particularités de cette société, la direction de l’entreprise a sollicité l’Etat pour un soutien en liquidité durant cette phase de recherche, avec des négociations en cours pour en définir les modalités éventuelles.

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