Le code minier modifié au Congrès

Le code minier de Nouvelle Calédonie a été modifié par le Congrès hier. Un amendement voté par la majorité constituée des groupes indépendantistes et de Calédonie Ensemble accorde un délai supplémentaire de cinq ans aux opérateurs pour réaliser l'inventaire du sous-sol de leurs concessions. Mesure de soutien aux mineurs ou mainmise de la puissance publique sur la ressource nickel. Les débats ont été plutôt vifs boulevard Vauban.
Adopté en 2009 le code minier prévoyait un délai de 10 ans, jusqu'au 29 avril prochain, pour laisser le temps aux mineurs de réaliser les sondages nécessaires dans le sous-sol de leurs concessions respectives et ainsi estimer leur ressource en quantité et en qualité. Mais ces travaux réalisés par forages successifs coûtent très chers, 22 milliards de francs sur l'ensemble des titres, et le cours du nickel au LME s'est effondré mi-2015. Entretemps la DIMENC a testé une technique moins coûteuse qui consiste à sonder le sous-sol par électromagnétisme à partir d'un hélicoptère. Le texte adopté hier accorde donc un nouveau délai de cinq ans mais en deux temps. Les opérateurs auront deux ans supplémentaires s'ils s'engagent à utiliser cette nouvelle technique, puis encore trois ans pour mettre en œuvre les sondages sur les amas les plus intéressants.
Après de vifs débats, les élus du Rassemblement Les Républicains MPC se sont abstenus, estimant par la voix de Thierry Santa qu'il permet essentiellement à "la province Nord de mettre en place sa doctrine nickel". Les Républicains calédoniens, de leur côté, ont voté contre le texte. Pour Philippe Blaise, il y a clairement conflit d'intérêt entre les provinces et les opérateurs et il y a derrière cela une volonté politique. Du côté des groupes indépendantistes on estime au contraire que ce contrôle des provinces est une bonne chose. Enfin pour Calédonie Ensemble, cette modification du code minier est clairement un acte de soutien au secteur du nickel en Calédonie.
Cette modification du code minier a finalement été adoptée à la mi-journée par 38 voix pour, celle de la majorité Calédonie Ensemble-groupes indépendantistes, 5 voix contre, celles des Républicains calédoniens, et 6 absentions, celles du Rassemblement MPC.