Le Chinois privé d'Australie

Alors qu’il venait de gagner à Nouméa une longue bataille judiciaire contre Pékin, qui demandait son extradition, le ressortissant chinois libéré par la justice française s’est vu refuser la possibilité de rentrer en Australie, où il résidait depuis de nombreuses années avec sa famille.

Les aventures de Monsieur Ming ne sont donc pas terminées. Arrêté à l’île des pins alors qu’il faisait l’objet d’une fiche rouge d’Interpol pour détournement de fonds, il a passé plusieurs mois sous écrou extraditionnel au Camp Est. Si la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nouméa a jugé qu’aucun motif obligatoire ne permettait de refuser son extradition vers la Chine, elle a fini par admettre, deux rapports de médecins experts plus tard, que son état de santé était incompatible avec la détention, et encore moins en Chine.

Fin octobre, Monsieur Ming a donc été libéré. Mais alors que la communauté chinoise de Nouméa, qui l’hébergeait depuis plusieurs mois, l’a conduit à l’aéroport pour Sydney, un coup de fil de dernière minute au comptoir d’enregistrement a signifié aux agents des douanes que l’Australie refusait son retour.

Monsieur Ming est donc toujours à Nouméa. Selon son avocat, Me Bonomo, qui ne souhaite pas commenter l’affaire à ce stade, un groupe d’avocats australiens aurait attaqué la décision de Canberra. Si elle est maintenue, M. Ming n’aura d’autre choix que de demander asile… à la France.