La Province des Iles vote son budget
Après trois mois de crise interne, la province des Iles est de nouveau en ordre de marche. Mis en minorité en décembre dernier par quatre élus de son propre groupe Union Calédonienne lors de l’examen du budget, le président de la province Jacques Lalié a finalement eu gain de cause avec l’adoption ce matin du budget primitif 2023, qui se monte à 18, 654 milliards de francs, dont 14 milliards en fonctionnement et 3,9 milliards en investissement.
Un budget adopté à l’unanimité avec l’abstention de trois des quatre élus du Palika Iles, le premier vice-président Robert Kapoeri ayant voté pour. Mais un budget adopté dans un climat très tendu car les traces de la fronde menée par Mathias Waneux au sein de l’Union Calédonienne sont encore présentes. Des amendements de dernière minute qui visaient notamment à réduire la masse salariale sont parvenus sur le bureau de l’assemblée à 4h du matin aujourd’hui et le président Lalié a proposé de les étudier lors d’une prochaine décision modificative du budget, pour ne pas fragiliser la structure du budget présenté aujourd’hui.
Lundi, au cours d’une commission des finances, des modifications substantielles avaient déjà été apportées à ce budget, la principale étant de retirer du document un prêt de 1 milliard à souscrire auprès de l’AFD. Entretemps, les recettes fiscales plus importantes que prévu de la Nouvelle Calédonie ont permis au gouvernement d’inscrire dans son budget de répartition une somme supplémentaire de 1,4 milliard en faveur de la province des Iles. Plus besoin de prêt donc.
C’est donc au tout dernier moment que ce budget est adopté puisque nous avons atteint la date butoir du 31 mars au-delà de laquelle c’est l’Etat qui aurait repris la main. Mais ce matin les conseillers des îles et notamment de l’UC n’ont pas été avares de critiques envers l’exécutif, accusé d’une gestion verticale de la province. "Nous n’avons plus confiance en vous" a dit Mathias Wanneux, en appelant à un changement de méthode. Reste à savoir, une fois le calme revenu, si cette crise politique aura ou non des conséquences à court et moyen terme sur la sérénité des débats au sein de la province des îles.
