"La Nouvelle-Calédonie est française parce qu'elle a choisi de rester française"
C'était le temps fort de la visite d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie. Le Président de la République a prononcé un discours très dense, hier après-midi, place des cocotiers, en présence de quelques 10 000 personnes et face à une marée de drapeaux Bleu Blanc Rouge.
Accueilli par le maire de Nouméa, Sonia Lagarde et s'exprimant devant la statue de la poignée de mains, le chef de l'Etat a évoqué un chemin de pardon et un chemin d'avenir et il a proposé de sceller le pacte de Nouméa.
Il a aussi martelé que la Nouvelle-Calédonie est française et il a tancé les indépendantistes
Honoré d'avoir été le président qui a mené à son terme le processus de l'Accord de Nouméa et s'il dit ne pas "mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet", le Président de la République prend acte du résultat des référendums et il affirme que "La Nouvelle-Calédonie est française parce qu'elle a choisi de rester française"
Emmanuel Macron déclare vouloir être le Président d'un nouveau projet, celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République. Il le dit avec beaucoup d'enthousiasme, d'ambition mais aussi avec une certaine gravité en regrettant l'absence des indépendantistes à la réunion des parties prenantes aux discussions sur l'avenir qui se tenait le matin.
"J'ai été personnellement blessé par leur absence", déclare Emmanuel Macron qui s'adresse directement aux leaders indépendantistes pour les mettre en garde contre la tentation de se "réfugier dans un séparatisme" qui fait planer, "aujourd'hui ou demain", le "risque de la violence", alors même que la paix est un "trésor" à préserver.
Le Chef de l'Etat s'adresse aussi aux non-indépendantistes, pour leur rappeler qu'il ne faut pas croire que ces référendums ont tout réglé. Il les appelle à redoubler d'humilité et de sens des responsabilités. Et il attend, des uns et des autres, de ne pas répéter les erreurs du passé
La Nouvelle-Calédonie restera française, nous avons bâti la paix et il nous faut maintenant construire l'avenir déclare le Chef de l'Etat qui propose de tresser deux chemins, celui du pardon et celui de l'avenir.
Emmanuel Macron qui définit d'abord le chemin du pardon. Il est, à ses yeux, indispensable "ce n'est pas un chemin de repentance", mais une manière de "regarder en face", ensemble, "ce passé qui ne veut pas passer" a-t-il ajouté.
Le second chemin passe forcément, a plaidé le président, par des "institutions pérennes, rénovées, efficaces".
Le Chef de l'Etat très applaudi quand il évoque le dégel du corps électoral. Il confirme ensuite son souhait d'une révision constitutionnelle dédiée à la Nouvelle-Calédonie au début de l'année 2024
Et Emmanuel Macron demande aux calédoniens d'engager un travail pour faire advenir une citoyenneté pleine et entière, fondée sur un contrat social, fait de devoir et de droit, et non pas sur la seule inscription sur une liste électorale. Le Président de la République a conclu cette séquence institutionnelle en appelant à bâtir un statut nouveau dans le consensus, le respect de chacun, et l'écoute active.
Pour le Chef de l'Etat, ce nouveau statut doit s'appuyer sur deux piliers : un modèle économique et social refondé, et l’émergence d’une puissance océanienne socle de notre indopacifique.
Il réaffirme également que la stratégie indopacifique de la France passe par plus de souveraineté et une coopération régionale accrue : "Dans la réalité de l’indopacifique, la France n’est pas simplement un refuge, c’est un avenir."