L'alcool bientôt réglementé en P.S

De nouvelles mesures de réglementation de la vente d'alcool et de protection des mineurs vont entrer en vigueur dès le 1er juin prochain. Des mesures présentées ce matin par la présidente de la province sud et le procureur de la République.
C'est un vieux débat mais récurrent. L'alcool est un fléau en Nouvelle Calédonie et sa consommation abusive est responsable d'une grande majorité des délits commis sur le territoire. Les délits routiers bien sûr, avec une mortalité sur les routes qui ne baisse pas, mais aussi les délits de droit commun comme les cambriolages, ou encore les tristes records calédoniens en matière de violence conjugale ou intra-familiale.
Première mesure annoncée ce matin par la province sud et qui sera présentée demain en assemblée : Les interdictions de vente d'alcool le weekend vont être levées, mais les surfaces commerciales qui vendent de l'alcool vont devoir créer un espace dédié. Un engagement de la présidente de la province Sonia Backès qui répond à un double objectif. "Faire comprendre aux calédoniens qu'on ne consomme pas de l'alcool comme on s'achète une baguette de pain ou un nem." "L'obligation de présenter la pièce d'identité, interdiction de vente aux mineurs. L'idée c'est de faire évoluer petit à petit les mentalités." Et puis, "la question des mineurs sur laquelle un partenariat avec la justice a été construit pour qu'il puisse y avoir une prise de conscience de la responsabilité des parents dans les actes de leurs enfants."
En ce qui concerne la protection des mineurs, les services de police et de gendarmerie seront désormais tenus de signaler au parquet tout mineur en errance dans le grand Nouméa entre 22h et 05h du matin. La protection de l'enfance pourra dès lors diligenter une enquête sociale en liaison avec les services de la province qui pourra aller, en cas d'irresponsabilité parentale manifeste, jusqu'à suspendre les allocations familiales. Une action conjointe donc, pour une responsabilité qui est collective nous a dit le procureur de la république Yves Dupas.
Dans le cas où les parents, comme c'est trop souvent le cas selon le procureur, refusent de venir récupérer leurs enfants, des procédures pénales pourront être entamées, car la soustraction à ses propres obligations parentales est un délit puni d'une peine de 2 ans de prison.
On le voit ces mesures ont toutes le même objectif et sont partis du même constat. Interdire strictement la vente, ça ne marchait pas, selon Sonia Backès.
Notez d'ailleurs que la province a considérablement renforcé son arsenal répressif en matière de vente sans autorisation puisque la vente à la sauvette, le marché noir ou le non-respect des nouvelles règlementations par les commerçants de la place sera passible d'une amende. Elle était jusqu'ici de 1 million de francs mais jugée peu dissuasive. Elle sera désormais de 5 millions.