Congrès. "Une majorité océanienne"

Un indépendantiste élu à la présidence du Congrès. C'était une forte probabilité mais les observateurs s'attendaient à un autre scénario. Avec 24 élus non indépendantistes, 25 élus indépendantistes et 5 non-inscrits dont trois issus de l'Eveil océanien, on pouvait penser que le président du Congrès serait élu au troisième tour de scrutin, à la majorité relative, au bénéfice de l'âge. Ce n'est pas ce qui s'est passé.
Trois candidats étaient en lice au premier tour :
Magali Manuohalalo, présentée par Calédonie ensemble et soutenue par l'Avenir en confiance a obtenu 25 voix. Celle des deux groupes plus celle de Nicolas Metzdorf qui siège en non-inscrit.
Roch Wamytan, présenté par l'UC FLNKS et l'UNI, a recueilli 25 voix également
Et Veylma Faléao, présentée par l'Eveil océanien, a obtenu 3 voix.
Il y a eu un bulletin blanc, celui de Louis Kotra Uregei qui siège en non-inscrit.
Aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue de 28 voix, il fallait un deuxième tour de scrutin et l'Eveil Océanien a retiré sa candidate. C'était donc clairement ses trois voix qui feraient la différence.
Au second tour, ses trois élus ont choisi leur camp et ils ont offert la présidence du Congrès à Roch Wamytan qui a obtenu 29 voix, celles des deux groupes indépendantistes, celle de Louis Kotra Uregei et les trois voix de l'Eveil Océanien. Magali Manuohalalo a, pour sa part, obtenu 25 voix, comme au premier tour.
Roch Wamytan – qui présidait la séance comme doyen d'âge – a lui-même proclamé son élection. Un succès auquel il s'attendait puisqu'il avait préparé son discours d'investiture dans lequel il a salué la "majorité océanienne" qui l'a porté à la présidence du Congrès.
Les groupes loyalistes étaient un peu sous le choc après cette élection qui les prive de la présidence de l'institution et qui fait peser une lourde incertitude sur la composition du gouvernement. Si l'Eveil Océanien maintient son soutien aux groupes UC-FLNKS et UNI, ce sont les indépendantistes qui obtiendront la majorité et donc la présidence du gouvernement.
Cette inquiétude se traduit dans les réactions. Virginie Ruffenach, la chef du groupe Avenir en confiance parle de "trahison", de la part de l'Eveil Océanien. Philippe Michel pour Calédonie ensemble fait porter la responsabilité de la situation à l'Avenir en confiance, en parlant de "faute politique" du vainqueur des provinciales.
Milaculo Tukumuli, pour l'Eveil océanien, assume le choix de ses 3 élus et reprend à son compte l'expression de "Majorité océanienne". Il affirme toutefois que rien n'est décidé concernant la composition du gouvernement pour laquelle des discussions vont se poursuivre affirme-t-il.
Pour le groupe UNI, Paul Néaoutyine se déclare satisfait du résultat et il espère que les indépendantistes auront également la présidence du gouvernement grâce à cette fameuse "majorité océanienne".